Le mouvement de protestation contre le gaz de schiste dans le Sud, enclenché par les associations écologiques et la société civile d'In-Salah depuis le 31 décembre 2014, s'est élargi à plusieurs localités de la wilaya de Tamanrasset. Près de 1 000 personnes, issues de plusieurs villages relevant des communes de Tamanrasset, In-Mguel et Abalessa se sont jointes, jeudi, à la marche initiée par les étudiants et enseignants du centre universitaire El-Hadj-Moussa-Ag-Akhamok, qui ont, encore une fois, investi la rue pour apporter leur solidarité irréprochable aux opposants à ce projet "polluant". Les protestataires, ayant parcouru plus de 10 km, ont marché du centre universitaire vers le siège de la wilaya en passant par les principales artères de la ville de l'Ahaggar, scandant des slogans appelant à "arrêter l'exploitation du gaz de schiste" et à "exploiter d'autres ressources moins dangereuses". Rappelons que cette action est la seconde du genre, après celle menée, mardi dernier, devant le siège de la wilaya où s'était tenu un imposant rassemblement des étudiants. Leur mot d'ordre est de "suspendre immédiatement et sans condition aucune" les travaux de forage lancés à Ahnet, site de ce projet-pilote. Le chef de l'exécutif, Mahmoud Djemaâ, qui s'est réuni à plusieurs reprises avec les représentants et notables d'In-Salah, n'a toujours pas trouvé la formule magique pour convaincre les protestataires qui sont, plus que jamais, déterminés à faire aboutir leur revendication, tout en restant favorables au dialogue, nous confie-t-on. En dépit des assurances et des engagements pris par les autorités quant à l'absence d'impact et d'effet domino provoqué par l'exploitation du gaz non conventionnel sur l'environnement et la santé publique dans cette région saharienne, les habitants de Tidikelt ne veulent pas en démordre et semblent camper sur leurs positions jusqu'à "l'extinction totale des torches des puits d'expérimentation", inaugurés récemment à Dar Lahmar, à 28 km du chef-lieu de la commune d'In-Salah. Parallèlement et durant la même journée, plus d'une centaine de personnes ont organisé un sit-in devant les sièges, mitoyens, de l'APC et de la daïra d'El-Menea (400 km d'In-Salah et à 270 km au sud de chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa), afin de protester contre "l'extraction du gaz de schiste" dans le Sud. Les protestataires, qui ont également organisé une marche pacifique, ont affiché un soutien manifeste à l'endroit des habitants d'In-Salah, et ils ont dénoncé en chœur les nuisibles conséquences que pourrait avoir l'exploitation du gaz de la roche mère sur l'environnement et sur la nappe phréatique. Arborant l'emblème national et des banderoles sur lesquelles il était notamment écrit : "Non au gaz de schiste", et après un sit-in d'une heure, les protestataires ont sillonné les ruelles de la ville avant de se disperser dans le calme, a-t-on appris d'une source locale. R. K.