Deux mois après la rentrée universitaire, beaucoup de lacunes ont été enregistrées dans la prise en charge des étudiants, notamment en matière d'hébergement. Des étudiantes nouvellement inscrites devant être affectées dans leurs chambres respectives se trouvent malheureusement hébergées encore en position supplémentaire avec d'autres universitaires. Tel est le constat dressé hier par le secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres au cours d'une conférence de presse animée à Alger. Avec chiffres à l'appui, l'exposé de l'Ugel présenté à la presse par M. Yahiaoui a récapitulé les problèmes auxquels se heurtent les étudiants, principalement les nouveaux inscrits qui sont au nombre de 202 615. À moins d'un mois de la clôture du premier trimestre, le premier responsable du mouvement estudiantin a affirmé que quelque 1 400 étudiantes inscrites à Oran sont encore logées en position supplémentaire puisque, précise-t-il, leurs chambres ne sont pas encore livrées. À Sétif, environ 400 universitaires attendent la livraison de leur résidence. Même, dit-il, les résidences réceptionnées ne sont pas dotées de commodités nécessaires, tels les chalets de Ouled Fayet, non équipés de chauffage, où sont hébergées quelque 2 000 étudiantes. “Les filles sont entassées à 8 par chalet.” L'autre problème soulevé lors de cette rencontre avec la presse nationale est celui lié à l'insécurité dans les résidences universitaires, notamment au niveau des pavillons affectés aux jeunes filles. “Plusieurs fois, des résidentes nous ont signalé l'intrusion des étrangers dans leur cité”. Sur un autre plan, le conférencier a insisté sur l'absence de dialogue entre les mouvements estudiantins et les responsables de l'Onou : “L'administration de l'Office national des œuvres universitaires a toujours refusé d'ouvrir un dialogue avec les étudiants pour écouter leurs doléances.” Pour toutes ces raisons, les étudiants ont déclenché, ces dernières semaines, plusieurs mouvements de protestation. Des marches et des sit-in ont été organisés dans plusieurs campus universitaires, à Ben Aknoun, Mostaganem, Sétif, Médéa. Selon lui, “les manifestations de protestation sont une suite logique de l'absence de prise en charge des universitaires”. Et de poursuivre : “Pas plus tard que mercredi dernier, des étudiantes ont battu le pavé du campus universitaire de Dély Ibrahim pour dénoncer leur situation dans les cités.” Aussi a-t-il relevé le problème de transport entre les résidences et les centres universitaires. “Du moment que l'Onou ignore nos doléances, nous demandons à rencontrer les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur”, a-t-il encore ajouté. Le secrétaire général de l'Ugel n'a pas hésité à soulever la question d'encadrement dans les instituts par rapport à la qualité de l'enseignement. Il a rappelé, à ce titre, que les 750 000 étudiants que compte l'Université algérienne sont encadrés par 24 000 enseignants seulement. Enfin, l'animateur de la conférence a menacé que dans le cas où les doléances des étudiants ne seraient pas sérieusement prises en charge, la protestation monterait en cadence. R. H.