La rentrée universitaire s'annonce difficile à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Les études reprennent sur fond de protestation des étudiants qui déplorent, entre autres, le mauvais état dans lequel se trouvent les cités universitaires. Selon des étudiants hébergés à la cité des garçons de Boukhalfa, les conditions de vie sont très mauvaises. « Les gravats laissés après les travaux de réfection ont rendu l'atmosphère irrespirable dans les pavillons », dénonce Hakim, étudiant en droit et résident dans cette cité. Pis encore, « des inconnus ont défoncé les portes de nos chambres et nos casiers. Ils ont arraché tous les interrupteurs et pris tout ce qu'ils ont trouvé », ajoute-il. « Pourtant, l'université dispose d'agents de sécurité pour assurer la sécurité des lieux », s'interroge-t-il encore. Au niveau de la cité de Hasnaoua I, les salles d'eau, les douches et les sanitaires sont transformés en chambres pour faire face au déficit en matière d'hébergement. Déficit dans l'hébergement Le nombre de résidents qui était de quatre étudiants par chambre pourrait atteindre six. Les mêmes difficultés sont signalées à la cité de filles de Hasnaoua II. Les résidentes sont entassées à quatre dans des pièces conçues pour deux personnes. Cela n'a pas réglé pour autant la crise d'hébergement. Le recours au transport suburbain qui dessert plusieurs localités telles que Azazga, Fréha et Bouzeguène est donc inévitable. Sur le plan pédagogique, la situation n'est pas du tout reluisante. L'UMMTO, qui compte plus de 32 000 étudiants, accuse un énorme retard en places pédagogiques. Le nombre imprévu des inscrits qui a atteint cette année près de 8000 nouveaux étudiants, complique davantage les choses aux responsables de l'université, pressés par le ministre de tutelle de règler ce problème. Il s'agit en fait de trouver des terrains offrant toutes les conditions pour l'implantation de nouveaux pôles pédagogiques. Par ailleurs, plusieurs départements sont en butte à plusieurs difficultés depuis l'année dernière. La crise dans laquelle baigne le département d'informatique, depuis le mois de mai, en est un exemple. Le bras de fer opposant les étudiants de ce département à leurs enseignants et à l'administration au sujet des examens semestriels suscite moult inquiétudes. La menace de fortes perturbations de la scolarité plane à l'horizon. Les étudiants réclament l'organisation de toutes les sessions d'examens. « Les enseignants ont affiché le calendrier des examens de rattrapage, alors que ceux de la deuxième EMD et de la synthèse n'ont pas eu lieu », déclarent les étudiants. D'autres problèmes relatifs notamment aux conditions de vie demeurent posés et risquent de soulever la colère des étudiants au cours de l'année universitaire.