Les producteurs de lait de vache se dirigent droit vers la faillite, à en croire les spécialistes. "La botte de fourrage à 700 DA et celle de foin à 400 DA, sans oublier l'orge et le son pour nourrir nos vaches laitières, ces coûts nous mènent vers la ruine. Nous lançons un SOS aux services agricoles chargés du développement de la collecte de lait de vache pour une révision des prix et des aides", lance un éleveur producteur de lait cru. Malgré les aides de l'Etat, "12 DA/l pour l'éleveur, 5 DA pour la matière grasse et 4 DA pour le collecteur de lait cru, aujourd'hui ces aides ne suffisent plus", fait savoir notre source, un ingénieur cadre des services agricoles d'Oran. En effet, avec la hausse des aliments de bétail, le coût du litre de lait de vache prend l'ascenseur et dépasse les 70 DA en moyenne alors que le prix de vente actuel des producteurs est de 55 DA/l. Avec une collecte de 30 000 l/j, soit un taux de collecte de 60%, la wilaya d'Oran est classée parmi les meilleures en collecte de lait cru de l'ouest du pays. Du coup, la prise en charge des doléances des éleveurs s'impose avant le lancement du grand projet de la M'lata, situé entre la commune de Tafraoui et celle d'El-Kerma. Cependant, et face aux spéculateurs, le monde agricole a besoin de plus d'accompagnement, surtout pour la filière lait où la facture de l'importation est salée. "Mes vaches meurent de faim. Avec la botte de foin à 400 DA vu le froid qui sévit ces derniers jours pour couvrir les sols des étables, les dépenses dépassent largement les revenus", confie O. Houari, un jeune éleveur de bovins qui passe son temps à s'endetter pour l'achat de fourrage et de foin. Cette situation complique l'approvisionnement en lait cru surtout pour les laiteries qui sont obligées de fournir un sachet de lait subventionné à 25 DA le litre. N.B.