Quatre-vingt-dix pour cent du budget alloué au secteur de l'éducation, soit 214 milliards de centimes sur 254 milliards, reviennent à la masse salariale. Ce taux se rapproche quelque peu de celui de la France, qui totalise 88% de la masse salariale. Le constat a été établi hier par Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lors de la journée d'étude et d'information consacrée au système de retraite et d'assurance sociale. Selon le ministre, le taux de 90% est relativement appréciable, en comparaison avec la masse salariale d'il y a six ans, qui représentait 97% du budget de l'Education nationale. M. Benbouzid a, en outre, fait part d'une décision prise par son département qui concerne un “dossier important”, celui de la formation des formateurs. “Le gouvernement a mobilisé 60 milliards de centimes cette année. Il pourra encore le faire pour 5 ou 6 ans”, a-t-il déclaré. Le ministre de l'Education a ainsi révélé que 300 000 enseignants vont bénéficier d'une formation, dont quelque 150 000 du primaire et 90 000 du moyen. L'objectif assigné à cette opération serait de permettre aux personnes formées d'accéder à “des grades supérieurs”. “Le ministère se battra pour que la valeur de l'enseignant soit reconnue”, a encore affirmé Boubekeur Benbouzid à la presse, en précisant que la journée d'étude et d'information, qui s'est déroulée hier au lycée Hassiba-Ben-Bouali (Kouba), se veut “avant tout une journée pédagogique”. Pour le ministre, la réussite des réformes passe nécessairement par la prise en considération des conditions de vie et de travail de l'enseignant, ainsi que par le renforcement des infrastructures dans le secteur. Il est prévu, d'ici 5 ans, la construction de 1 000 CEM, 400 lycées et 500 salles de sport. Il est également question, toujours selon le ministre, de consacrer 6 milliards de dinars pour les cantines scolaires, qui profiteraient à deux millions d'élèves. M. Benbouzid s'est dit ouvert à toutes les discussions avec l'ensemble des partenaires sociaux du secteur de l'éducation, y compris les questions du statut général de la Fonction publique, dont le décret “n'est plus conforme” à la réalité actuelle de la carrière des enseignants et de la formation des formateurs. Concernant le dossier de la retraite, “toujours posé” par les syndicats des enseignants, le ministre a soutenu que son département ne pourrait soumettre des propositions dans ce sens que lorsque “le dossier sur la retraite sera ouvert à l'échelle nationale”. M. Benbouzid n'a pas néanmoins écarté l'idée de la révision du système algérien de retraite. Bien au contraire, il a admis que “nous voulons faire un peu comme la Tunisie, le Maroc...”, tout en rappelant qu'aux Etats-Unis, “le fonds de retraite n'est pas assuré par l'Etat”. “La retraite, pour moi, c'est une caisse de solidarité nationale. Ce n'est pas une affaire de ministère, mais il s'agit d'une loi nationale sur la retraite”, a-t-il relevé. Plus loin, le ministre a prévenu que notre pays ne peut pas “vivre en autarcie”, en se référant aux exigences de la mondialisation et aux engagements pris par l'Algérie vis-à-vis de l'Union européenne et de l'OMC, de même qu'aux décisions prises par des pays développés qui “ont repoussé l'âge de la retraite”. Rappelons enfin que la journée d'étude et d'information a enregistré la participation de représentants des secteurs du travail et de la protection sociale, des finances, de la Fonction publique et des partenaires sociaux du secteur de l'éducation (CLA, Cnapest, etc.). H. A.