L'organisation patronale plaide, entre autres, pour la révision de la mesure relative à l'unification du taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) à 23%, prévue dans la loi de finances 2015. Le Forum des chefs d'entreprise veut une loi de finances complémentaire 2015. Reçue, hier, par le président de l'Assemblée populaire nationale, la délégation du FCE conduite par le président de l'organisation, Ali Haddad, souhaite, entre autres, la révision de certaines dispositions introduites dans la loi de finances 2015, notamment la mesure relative à l'unification du taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) à 23%. En effet, la loi de finances 2015 a unifié l'IBS à 23%, au lieu de 19%, pour les sociétés exerçant dans la production de biens, le bâtiment, les travaux publics et le tourisme, et à 25% pour les sociétés exerçant dans les activités de commerce et de services. Des opérateurs économiques se sont plaints de cette disposition, la considérant même comme une discrimination à l'égard des entreprises productives et un découragement de l'investissement national. Cette disposition constitue un signal négatif pour les investisseurs à un moment où il est plus que nécessaire d'asseoir la confiance. Le président du FCE a demandé que cette disposition soit revue dans le sens qui privilégie davantage les producteurs et également dans le but de donner plus de cohérence à la politique économique affichée par le gouvernement en matière de promotion de la production nationale. D'une façon plus générale, Ali Haddad a souligné avec force la nécessité de mesures rendant l'acte d'investir et de produire plus incitatif que l'acte d'importer. Le président du Fce juge injustifié d'imposer au même taux les producteurs et les importateurs. Les échanges entre la délégation du FCE et le président du Sénat ont porté sur d'autres thèmes, entre autres la promotion de la production. Le président du FCE a insisté sur la campagne "Consommons national" que l'organisation patronale défend depuis des années et qu'elle compte poursuivre pour faire la promotion du produit national. Selon M. Haddad, le président de l'APN s'est montré très sensible à cette question. Les passerelles entre le patronat et l'APN doivent être la règle, en particulier lors de la discussion des lois de finances et des grands textes économiques soumis par le gouvernement. Dans ce cadre, les deux parties ont convenu de mettre en place une commission mixte qui pourrait se réunir chaque mois pour discuter des questions qui touchent l'entreprise algérienne. Le FCE travaille sur plusieurs dossiers pris en charge par vingt-sept commissions qui ont été mises en place pour étudier des propositions visant la promotion de l'entreprise et la relance de l'économie. Les objectifs que se fixe le FCE, et qui pourraient être réalisés si les mesures qu'il avait à préconiser étaient mises en œuvre, sont de faire passer la part de l'industrie de 5%, actuellement à 15% du PIB à l'horizon 2020, d'atteindre un taux de croissance globale de 7 à 10% et de réduire la facture des importations de 10 milliards de dollars tout en augmentant substantiellement les exportations hors hydrocarbures. Le FCE prévoit, ainsi, de proposer des solutions structurelles à la fois à travers des mesures transversales touchant tous les aspects (financement, foncier industriel, fiscalité, gouvernance économique...) et des mesures sectorielles focalisant les efforts de relance, notamment les filières pour lesquelles notre pays possède des avantages compétitifs clairs et exploitables et celles dont le développement revêt une importance évidente en matière de substitution aux importations, dans la production comme dans les services. Interrogé sur les critiques de certains partis politiques, M. Haddad ne veut pas polémiquer. Mais il a précisé que le Fce ne défend pas "l'intérêt personnel", mais travaille dans l'intérêt de l'entreprise algérienne pour construire une économie compétitive. Il estime que les partis devraient soutenir "les propositions et les solutions positives" que porte le FCE. M.R.