«Si nos propositions sont prises en compte, le gouvernement réduira ses dépenses de 10 milliards de dollars.» Le FCE a proposé au gouvernement d'aller vers l'élaboration de la loi de finances complémentaire 2015. «Aujourd'hui, l'Algérie et l'entreprise algérienne ont perdu beaucoup d'argent par rapport à certaines dispositions de la loi de finances 2015, adoptée à l'automne dernier», a souligné le président du FCE, Ali Haddad, en marge de la rencontre avec le président de l'APN, tenue, hier, au siège de cette institution législative. De ce fait, «on a demandé une loi de finances complémentaire 2015 au gouvernement», a fait savoir M. Haddad, accompagné de Mohamed Baïri, Mahiddine Tahkout et M. Metidji. «Quand on avait rencontré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le 21 décembre dernier, on lui avait fait un certain nombre de propositions.» Dans ce contexte, «le FCE reste persuadé, pour peu que ses propositions soient prises en compte, de permettre au gouvernement de faire des économies de l'ordre de 10 milliards de dollars.» Ce montant est réparti dans plusieurs secteurs. L'alignement à 23% des taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), pour les producteurs, qui était de 19% auparavant, et les importateurs, (qui était de 25%) est perçu comme un mauvais signe envoyé par la politique économique actuelle aux producteurs privés et publics, dira Ali Haddad en substance. Les députés avaient, d'ailleurs, plaidé pour la révision de cette disposition surprenante et qui semble favoriser davantage les importateurs que les producteurs au détriment de la promotion et de la production nationale clamée par les pouvoir publics. «Comment le gouvernement entend encourager l'investissement national, étant donné que le taux de l'IBS réinvesti est passé également à 23%?», s'est-il interrogé. Comprendre: le FCE fait de la réduction ou de la différenciation entre IBS production et IBS commerce et de la révision à la baisse du taux pour les bénéfices réinvestis son cheval de bataille, tout en promettant de réduire de 10 milliards de dollars les dépenses publiques. Ceci dit, la décision du gouvernement de fixer un taux unique de l'IBS pour toutes les activités avait provoqué un tollé parmi les chefs d'entreprises. Sur un autre registre, le président du FCE et celui de l'APN ont convenu de créer «une commission mixte» permanente qui se réunira à raison d'une fois par mois. A titre de rappel, le FCE a créé plusieurs commissions mixtes avec des départements ministériels à l'image du commerce, les travaux Publics...etc. A cet effet, «le FCE s'est engagé à fournir tous les mécanismes nécessaires pour que la législation économique soit meilleure à l'avenir», a-t-il noté. Les questions relatives à la production et la préférence nationales en matière de marchés publics, ont été également abordées lors de cette rencontre. A l'adresse de certains politiques qui «l'égratignent», Ali Haddad leur demande «de soutenir le FCE car ses membres contribuent à construire sincèrement le pays». Enfin, le contenu du projet de loi de finances pour 2015 a été marqué par de nombreux paradoxes en matière de politique économique car cela engendrera de l'inflation puisque les opérateurs économiques vont vouloir résorber les pertes de compétitivité qui vont leur être infligées.