Devant la gravité des attaques menées par Ansar Beït al-Maqdess, principal groupe d'insurgés islamistes du Sinaï et branche du groupe Daech en Egypte, qui ont fait au moins 26 morts, principalement des soldats, le maréchal Abdelfattah al-Sissi a interrompu sa participation au Sommet de l'UA pour rentrer au Caire. "Après les opérations terroristes dans le nord du Sinaï hier soir (jeudi), le président a décidé de couper court à sa participation au Sommet de l'UA après avoir assisté à la séance inaugurale, et a regagné Le Caire pour suivre la situation", a indiqué la présidence égyptienne. Il s'agit du bilan le plus meurtrier pour les forces de sécurité depuis trois mois. Sur leur compte Twitter, les islamistes ont revendiqué ces attaques qui ont coûté la vie principalement à des militaires et qui ont aussi fait, selon des responsables de sécurité et des sources médicales, au moins 62 blessés, dont 9 civils. La principale attaque a eu lieu à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, où 25 personnes, en grande majorité des militaires, ont été tuées. Le groupe a affirmé avoir "mené des attaques massives et simultanées dans les villes d'Al-Arich, Cheikh Zoueid et Rafah". Selon des responsables de sécurité, des roquettes ont d'abord été tirées sur le quartier général de la police d'Al-Arich ainsi que sur une base militaire adjacente, avant l'explosion d'une voiture piégée. Quelques minutes plus tard, des tirs de roquette ont frappé un complexe résidentiel proche, où sont logés des officiers. "Des terroristes ont attaqué plusieurs QG et installations de la police et de l'armée en se servant de voitures bourrées d'explosifs et de roquettes", a indiqué l'armée jeudi soir. Une autre attaque a eu lieu jeudi dans le nord du Sinaï à un point de contrôle de l'armée à Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, où un militaire a perdu la vie. Par ailleurs, un policier a été tué dans l'explosion d'une bombe dans la ville de Suez. Hier encore, deux enfants, dont un nourrisson, ont été tués dans des affrontements entre l'armée et des terroristes dans la péninsule égyptienne du Sinaï où des attentats la veille ont fait au moins 30 morts, selon des responsables. Les assauts de groupes armés contre les forces de sécurité se sont multipliés en Egypte depuis la destitution en juillet 2013 par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, faisant des centaines de morts dans leurs rangs. Les autorités ont déployé de nombreux soldats et policiers pour combattre les jihadistes dans le Sinaï. Fin octobre, 30 soldats avaient été tués près d'Al-Arich lors d'un attentat-suicide suivi d'une attaque commando dans un campement militaire, conduisant les autorités égyptiennes à décréter l'état d'urgence sur une partie du Sinaï, qui vient d'être prolongé pour trois mois. Cette attaque, la plus meurtrière ayant visé l'armée depuis la destitution de Mohamed Morsi, avait également été revendiquée par Ansar Beït al-Maqdess, principal groupe d'insurgés islamistes du Sinaï, qui a multiplié les attaques et fait allégeance aux terroristes du groupe Daech. R. I./Agences