Quatre attaques terroristes « massives et simultanées », dans le Nord-Sinaï et la ville de Suez, ont fait au moins 30 morts, en majorité des soldats, et 62 blessés, dont 9 civils. Ansar Beït al-Maqdess, un groupe qui a fait allégeance à Daech, a revendiqué cette tuerie, dont le bilan est le plus meurtrier pour les forces de sécurité depuis trois mois. La première attaque a visé des bâtiments de l'armée à Al Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï. Des roquettes ont d'abord été tirées sur le quartier général de la police et une base militaire adjacente, avant qu'un kamikaze ne lance sa voiture bourrée d'explosifs sur l'entrée de la base. Quelques minutes plus tard, des tirs de roquettes ont ciblé un complexe résidentiel proche où sont logés des officiers. Dans cet assaut, 25 personnes ont été tuées, en grande majorité des militaires. Al Ahram, le journal gouvernemental, a indiqué que ses bureaux à Al Arich, situés en face d'une base militaire et d'un hôtel, ont été « entièrement détruits ». L'attaque d'une unité de l'armée au sud d'Al Arich a fait 4 blessés. Un peu plus tard, des islamistes présumés ont pris d'assaut un poste de contrôle de l'armée à Rafah, tuant un commandant et blessant 6 personnes. Un agent de police a été tué dans l'explosion d'une bombe posée au bord d'une rue de la ville de Suez. L'armée, qui peine à endiguer l'insurrection des groupes terroristes, va-t-elle revoir la campagne qu'elle a lancée il y a plus d'un an dans le nord du Sinaï ? Fin octobre 2014, 30 soldats ont été tués près d'Al Arich dans une attaque spectaculaire visant un campement militaire. En attendant cette éventuelle nouvelle manière de faire, elle a lancé, juste après ces attentats, de nouvelles offensives. Hier à l'aube, deux enfants ont été tués dans des affrontements dans le nord de la péninsule. Un bébé de six mois a été touché par une balle à la tête et un enfant de six ans a péri dans la chute d'une roquette. Signe de la gravité de la situation, le président Abdel Fattah al-Sissi a écourté son séjour en Ethiopie. Il a regagné, hier matin, Le Caire pour « suivre la situation ». Washington, grand allié du pouvoir égyptien, a condamné « avec vigueur les attaques terroristes », affirmant que les Etats-Unis continueront « à soutenir de manière inébranlable les efforts du gouvernement égyptien pour combattre la menace terroriste dans le pays ». L'Iran a condamné l'attaque et appelé « à la nécessité d'une coopération des pays de la région contre l'extrémisme et le terrorisme ».