Les Arabes, comme les Occidentaux, adoptent une mauvaise hygiène de vie. Ils s'exposent, irrémédiablement, aux maladies non transmissibles dont le diabète, qui touche près de 37 millions de personnes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'Algérie est au top 10 avec une prévalence de 7,3%. En marge du Congrès arabe sur la santé, qui se tient à Dubaï, un exposé assez exhaustif a été fait sur la prolifération du diabète de type 2 dans les populations arabes et les nouvelles pistes thérapeutiques. Environ 36,8 millions de diabétiques sont recensés dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). 23,9% d'entre eux vivent en Arabie saoudite, 23,1% au Koweït, 21,9% au Bahreïn, 19,8% au Qatar, 19% aux Emirats arabes unis, 16,6% en Egypte, 14,9% au Liban et 7,3% en Algérie. Le nombre de malades devra atteindre, en 2035, plus de 68 millions. Ces statistiques ne sont nullement définitives, puisqu'il a noté que 50% des diabétiques ne sont pas dépistés et qu'ils ignorent qu'ils sont atteints de la maladie. "L'augmentation de l'incidence du diabète de type 2 dans la région devient une affaire primordiale. Son impact ne se limite pas uniquement à la hausse du nombre des complications comme les maladies rénales ou cardiovasculaires, elle affecte aussi la société avec les dépenses croissantes sur les traitements", a expliqué le Dr Saud Al-Sifri, président du département d'endocrinologie et de diabète aux hôpitaux des forces armées d'Al-Hada en Arabie saoudite. Le Dr Abdulrazzaq Al-Madani, consultant endocrinologue et médecin à l'hôpital de Dubaï, a imputé cette prévalence en progression à la propension des populations arabes à adopter une mauvaise hygiène de vie, pareillement aux Occidentaux, soit essentiellement la restauration rapide et la sédentarité qui mènent à l'obésité. Devant la fatalité, il ne convient plus, selon les médecins, que de fournir aux malades les meilleurs traitements et de les aider à comprendre leur pathologie. Justement, une étude – IntroDia englobant plus de 6 700 médecins et 10 000 personnes atteintes de diabète de type 2 — menée dans la région Mena sur instigation du groupe pharmaceutique allemand, Boehringer, et la Fédération internationale du diabète ont révélé que les malades, nouvellement diagnostiqués, éprouvent du mal à accepter le verdict. Ils traversent une zone de doute, durant laquelle ils n'abandonnent pas tout à fait les mauvaises habitudes ayant conduit l'apparition du diabète et n'observent pas strictement le traitement. Il est affirmé alors que les premiers entretiens thérapeutiques sont très importants pour une prise en charge efficace. Malheureusement, 75% des médecins sondés reconnaissent qu'ils n'ont pas de temps pour approfondir les discussions avec leurs patients. Autrement, deux médicaments complémentaires, indiqués pour le diabète de type 2, sont mis sur le marché par Boehringer. Le premier est classé comme inhibiteur de la DPP-4 (hormone incrétine) ne s'élimine pas par voie rénale, mais par la bile et l'intestin. Il ne requiert pas de contrôle de dosage ni d'ajustement du traitement. Il est particulièrement adapté pour les diabétiques souffrant, en sus, d'insuffisance rénale et hépatique. Le second est considéré comme un inhibiteur de la SGLT2 (protéine qui réduit la réabsorption du glucose dans le sang). Il permet l'élimination de l'excès du glucose par l'urine. "Ce schéma thérapeutique s'est avéré être une méthode efficace dans la réduction de la glycémie et la gestion du diabète de type 2, avec un effet positif sur le poids du corps et sur la tension artérielle", ont expliqué les praticiens. S H.