Les élèves du lycée Mohamed-Boudiaf d'Ahl El-Ksar (25 km au sud-est de Bouira) sont en grève illimitée depuis près de 15 jours pour réclamer la dotation en chauffage de leur établissement. Selon les lycéens, la chaudière est en panne depuis plus de deux mois. À cela s'ajoutent les conditions de scolarité qui se sont dégradées depuis le début de la rentrée scolaire. Selon les parents d'élèves, "le lycée d'Ahl El-Ksar est sans proviseur, ni censeur ni surveillant général". "C'est la débandade", nous dira Rabah, un parent d'élève. Selon Yacine, un élève de 3e AS, "tout le monde a une part de responsabilité dans la dégradation de la situation au lycée. Les surveillants ne font pas leur travail. Des élèves rentrent au lycée avec des bouteilles de vin sous le manteau, et la drogue se vend dans la cour au vu et au su de tout le monde. Certains enseignants cherchent un prétexte pour ne pas assurer les cours. Parfois, ce sont eux qui nous poussent à faire la grève". Et d'ajouter : "Certains parents savent que leurs enfants s'adonnent à l'alcool, mais ne bougent pas le petit doigt. Pis encore, ils menacent les surveillants et les professeurs au cas d'exclusion de leur progéniture." Au lycée de Bordj Okhris (45 km au sud-est de Bouira), les élèves sont en grève pour les mêmes raisons que les élèves d'Ahl El-Ksar. Ce lycée n'est pas raccordé à la conduite principale de gaz de ville. Les classes sont encore chauffées au mazout, et l'établissement est en rupture de stock après le départ de l'intendant en congé de maladie. Les parents, de leur côté, ont dénoncé cette situation. "Nous ne pouvons accepter la prise en otages de nos enfants pour une affaire de signature de bon de commande ou de chèque pour cause de maladie. Le proviseur et la direction de l'éducation devraient trouver une alternative et ravitailler le lycée en gasoil", dénonce un parent d'élève. A. D