Hamid Karzaï, qui prend officiellement ses fonctions de premier président élu d'Afghanistan aujourd'hui, va devoir à la fois réduire le pouvoir des chefs de guerre, lutter contre les talibans encore actifs et la narco-économie croissante, des dossiers sur lesquels il est soutenu mais aussi attendu. Porté au pouvoir le 22 décembre 2001 par la conférence de Bonn qui avait mis en place l'administration intérimaire succédant au régime des talibans, Hamid Karzaï avait, pendant trois ans, composé avec les chefs des factions qui ont facilité la débandade des “étudiants en religion”. Parfois détenteurs de ministères, ces chefs de guerre n'ont pas toujours œuvré dans l'intérêt des Afghans et leurs pouvoirs ont été renforcés. Parallèlement, plusieurs milliers de talibans restent actifs. Par ailleurs, la culture du pavot a largement repris enregistrant en 2004 un bond de 64% par rapport à 2003. C'est dire la complexité de la mission qui attend Hamid Karzaï.