Le président afghan Hamid Karzaï a été officiellement investi à la tête de l'Etat pour un second mandat de cinq ans. La cérémonie a eu lieu dans la capitale Kaboul, en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, ainsi que le président pakistanais Ali Zardari. Karzaï a été réélu lors d'un scrutin controversé. Son principal adversaire Abdullah Abdullah avait choisi de se désister du second tour en invoquant des fraudes massives. Aujourd'hui, dans son discours d'investiture, Karzaï que les talibans ont qualifié d'homme des Américains, ce qui n'est pas faux dès lors qu'il avait été ramené des Etats-Unis par l'administration Bush le jour même de l'invasion de l'Afghanistan par les Etats-Unis comme premiers actes de représailles après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre les deux tours new-yorkaise, a encore tendu la main à son ancien rival, en l'invitant à participer à un gouvernement d'union nationale. Dans ce discours, le président a fait le vœu que son pays soit capable d'assurer sa sécurité d'ici à cinq ans. Depuis 2001, des milliers de soldats étrangers se trouvent en Afghanistan pour combattre les militants talibans. Hamid Karzaï est attendu par les Occidentaux dans la lutte contre la corruption. Son régime est considéré comme le plus corrompu au monde. Pressé par les Occidentaux de s'orienter vers la bonne gouvernance en s'appuyant sur des technocrates capables de réformer, il a assuré de choisir des ministres compétents et professionnels pour combattre la corruption. Ce dernier sujet est au cœur de la défiance affichée par Washington et des doutes sur la capacité de Karzaï à présider à la reconstruction de l'Afghanistan. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton l'a d'ores et déjà prévenu, il ne sera soutenu que s'il obtenait des résultats tangibles dans la lutte contre la corruption et formait une équipe transparente, qui rende des comptes. Washington, engagé militairement en Afghanistan, attend des actions concrètes, d'autant plus qu'Obama étudie les options envisageables dans le cadre d'une révision de la stratégie sur place. Sa décision à propos d'un conflit de plus en plus impopulaire et auquel il espère mettre fin dans les trois ans dépendra en partie de la politique que va suivre Karzaï durant son second mandat. Le général Stanley McChrystal, commandant en chef des forces américaines et alliées en Afghanistan, réclame jusqu'à 40 000 soldats supplémentaires et a prévenu que la guerre pourrait être perdue sans ces renforts.