Le pianiste italien Christian Leotta a tenu, hier matin à l'Institut culturel italien d'Alger, une conférence de presse, durant laquelle il est revenu sur les deux concerts qu'il animera, ce soir et jeudi, à l'auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio nationale. Le talentueux pianiste reprendra quatre sonates ce soir et quatre autres jeudi prochain de Ludwig van Beethoven, lui qui a plusieurs fois interprété l'intégrale des sonates pour piano (au nombre de 32) du grand compositeur allemand. Christian Leotta, qui s'est déjà produit dans la capitale en 2012, a considéré que ces concerts qu'il fait à travers le monde, notamment celui d'Alger, sont "une grande opportunité" pour interpréter "le plus grand corpus jamais écrit" que sont les sonates ; un corpus de 16 heures qui est l'œuvre de toute une vie. "Ce corpus résume une grande partie de l'histoire de la musique et surtout le passage du classicisme au romantisme", a-t-il fait remarquer. Pour lui, nous assistons avec Beethoven à la transformation de la musique et du rôle de musicien : le passage d'un compositeur au service de la cour à la naissance du musicien comme "artiste absolu". "La musique devient un moment de création absolu et l'artiste indépendant", souligne-t-il. Christian Leotta a mis également l'accent sur le contexte dans lequel a évolué Beethoven, précisant que celui-ci était né "au bon endroit et au bon moment". Prenant en compte les paramètres liés au contexte, Christian Leotta, dont le principal objectif de la démarche est de "faire connaître la musique de Beethoven dans le monde", a estimé que le compositeur était "le plus grand connaisseur (du passé), le plus grand révolutionnaire (du présent) et le plus grand précurseur (du futur)", car la structure de ses compositions est moderne. Selon lui, "chaque sonate de Beethoven constitue un moment fort de l'histoire de la musique". Revenant sur le fait d'interpréter du Beethoven, le pianiste a expliqué qu'"interpréter les compositions des autres est aussi une création très raffinée", puisqu'il s'agit pour lui d'un exercice de transfiguration d'une musique "absolue", qui "ne décrit rien mais nous décrit nous-mêmes". Elle est, pour lui, "le miroir de l'âme" ; chaque musicien l'interprète à sa manière et chaque spectateur la reçoit à sa manière également. Né en 1980 à Catania (Italie), Christian Leotta a commencé ses études de piano à l'âge de 7 ans. Il a interprété et enregistré les 32 sonates pour piano de Beethoven. Outre ses deux concerts, Christian Leotta animera une master class demain matin à (et avec les étudiants de) l'Institut national supérieur de musique (INSM). S.K.