Désormais, la flambée des prix n'épargne plus aucun aliment. Après la viande, le poulet, les fruits et légumes, c'est au tour de la sardine de flamber dans les marchés. Appelée autrefois le plat des pauvres, la sardine a battu tous les records dans une ville côtière comme Jijel. Autrefois cédée à 100 DA, elle est vendue aujourd'hui à 450 DA/kg pour une qualité qui reste à désirer, comme cela a été constaté au vieux marché de la ville. «Ce sont les propriétaires des chalutiers qui contrôlent les prix. Si le casier est vendu cher, nous sommes obligés de le revendre cher, en plus sa commercialisation sur le quai se fait aux enchères de bouche à oreille, c'est la loi des marins pêcheurs, nous n'avons pas le choix", dira un marchand. De leur côté, les consommateurs sont indignés quant à cette situation qui les prive de ce poisson devenu un luxe. "C'est honteux de voir le prix de la sardine en hausse ! Il y a quelques années, les familles aux bourses moyennes n'achetaient la sardine que lorsqu'il n'y avait plus rien à manger, maintenant seuls les riches qui peuvent se l'offrir, et dire que Jijel est connue pour le poisson et la pêche, la statut du marin pêcheur en est la preuve", dira un consommateur que nous avons rencontré au marché. Les marins pêcheurs quant à eux justifient ces prix exorbitants par la rareté de la sardine sur la côte du saphir bleu. "Le poisson d'une manière générale se fait rare sur le golfe du Saphir bleu. Parfois nous mettons le cap vers le nord en naviguant plusieurs kilomètres sans rien rapporter dans nos filets. En plus, sa commercialisation est soumise à la loi de l'offre et de la demande, on n'y peut rien si les petites bourses n'arrivent pas à se l'offrir", dira un marin. Face à cette situation qui échappe au contrôle des services du secteur de la pêche, les consommateurs parlent de la sardine comme on parlait de la crevette, dite plat des riches. M.S.