"Pour nous, il s'agit toujours de faire le bon choix pour l'Algérie et non de chercher des opportunités de ralliement à un pouvoir qui a montré son incapacité à mener les réformes que la situation exige", a-t-il affirmé hier. "Le RCD n'est pas candidat à des quotas dans des assemblées claniques ni à un rôle à l'intérieur d'un système à l'origine du drame que subit le pays. Il continuera de porter et de défendre l'espoir de l'écrasante majorité de notre peuple jusqu'à l'aboutissement du combat." Vingt-six ans après sa création, dans la foulée de l'ouverture démocratique de 1988, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont le mérite est d'avoir initié des combats pour la laïcité, les droits de l'Homme, l'abrogation du code de la famille, la régionalisation ou même l'appel à la résistance populaire face au terrorisme durant les années 1990, n'est pas prêt à renoncer à "ses mœurs politiques qu'il a portées et façonnées, qui fondent des solutions durables et éthiques pour une Algérie stable, de justice, de liberté et de progrès", selon son jeune président, Mohcine Belabbas. "Pour nous, il s'agit toujours de faire le bon choix pour l'Algérie et non de chercher des opportunités de ralliement à un pouvoir qui, à maintes reprises, a montré son incapacité à mener les réformes que la situation exige", a-t-il affirmé, hier, lors d'une allocution devant de nombreux militants et sympathisants du parti dont l'ex-président du parti Saïd Sadi et d'autres figures tels Abdelmadjid Azzi ou encore Khalfa Mammeri, réunis à l'occasion de l'anniversaire du parti. "Le vrai dialogue est celui qui associe d'abord le citoyen. C'est ce que nous faisons toujours malgré nos moyens limités (...)", a-t-il ajouté. Aujourd'hui, le RCD estime que le projet qu'il a porté à bras-le-corps, les idées qu'il a semées et défendues sont désormais partagées par nombre d'acteurs politiques et sociaux. "N'oublions pas que ce que nous avons longtemps dit et assumé seuls est aujourd'hui reconnu par d'autres. C'est une première et belle victoire. Il n'est pas loin le temps où nous pourrons enfin mettre en œuvre ce que plus personne ne peut cacher ou ignorer. Cette persévérance, cette détermination font écho dans la classe politique et la société civile. De plus en plus d'organisations, de plus en plus de citoyens s'impliquent dans des actions qui dépassent les cadres partisans. À ce titre, l'appel aux marches du 24 février est une avancée considérable dans la réappropriation des droits du citoyen et la prise en charge solidaire des problèmes du pays." Tout en considérant que la révision de la Constitution vise à perpétuer le régime, le RCD soutient que le consensus national prôné par certains participe à brouiller les enjeux. "La révision de la Constitution est censée constituer un vrai moment de débat national. Dans notre pays, il est encore une fois détourné et perverti par la famille du FLN à travers une initiative visant à créer l'illusion d'un consensus national pour mieux brouiller les enjeux. La feuille blanche proposée à la lecture est déjà pleine de ratures. L'escamotage de la crise de légitimité sur injonction du chef de l'Etat transmise par son SG aux instances du parti et de ses affidés confirme la paternité de la démarche et le refus d'attaquer les problèmes à la base", soutient Belabbas. Le gaz de schiste, l'officialisation de tamazight, la réforme de la justice, la régionalisation et l'histoire sont autant d'autres sujets évoqués par le président du RCD. "Ils veulent perpétuer un passé d'illégitimité, nous voulons construire un avenir de liberté", a-t-il conclu.