À l'ouverture de la réunion du conseil national du RCD, le président du parti, M. Mohcine Belabbas, a indiqué que «l'Algérie s'enfonce dans les sables mouvants d'une crise profonde, multiforme et complexe. Crise profonde parce qu'elle porte sur les fondements même de l'Etat, du service public, du développement économique... Elle est multiforme et complexe parce qu'elle n'épargne aucun secteur». Le parti décrie, à cet effet, «une volonté de reconduire le statu quo», considérant que «les atteintes aux libertés individuelles et collectives constituent les menaces les plus sérieuses sur le devenir du pays». Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie, «la pseudo-ouverture de l'audiovisuel pilotée par les officines et la rente, n'a d'autre objectif que de servir d'instrument de propagande et de pollution du champ public», ajoutant que «le chantage et les manœuvres cyniques en cours pour intimider et menacer les annonceurs publicitaires dans la presse renseignent sur la volonté du pouvoir d'anéantir toute voix dissonante et ne tolérer que ses affidés dans ce secteur». Sur le plan politique, le RCD évoque une «exacerbation des luttes de clans», ainsi qu'une «crédibilité grandissante de la démarche de la Cltd». Le RCD pointe du doigt, dans ce sens, «les appels à la prolongation du dialogue sur le projet de la Constitution maintes fois réitérés par de zélés sous-traitants de la caste régnante semblent trouver écho dans la proposition de l'organisation de nouvelles consultations par le truchement de rencontres bilatérales aussi fallacieuses que chimériques fondées, de surcroît, sur une prétendue feuille blanche». Rappelant qu'il est «partie prenante de la construction d'une alternative démocratique, transparente et pacifique à travers la Cltd et l'instance de coordination et de suivi», le RCD soutient qu'il «ne peut s'inscrire dans une démarche qui vise précisément à prolonger le statu quo par une manœuvre destinée à semer le doute dans l‘opinion et perpétuer la recherche d'un consensus clanique». Le président du RCD déclare, à ce propos, que «la plate-forme de Zeralda qui œuvre à installer le pays dans une dynamique de transition démocratique, pacifique et graduelle rassemble d'ores et déjà la majorité de l'opposition», relevant que cette plateforme «se veut généreuse et ouverte à toutes les forces et personnalités saines et patriotiques de la nation». S'agissant du code du travail, le RCD note que «la fluidification du marché du travail ne doit pas se faire par la remise en cause du droit syndical, en particulier du droit de grève, de la protection sociale et du droit à un salaire décent». Car, estime-t-il, «il est démontré que l'impact sur l'efficience économique peut être positif grâce à des lois sociales équilibrées mais elles ne jouent qu'un rôle secondaire sinon marginal, dans l'amélioration de la croissance économique ou la gestion des entreprises». R. I.