La demande énergétique intérieure s'est accélérée et va peser lourdement sur les arbitrages à venir. Selon le bilan énergétique national de l'année 2013 publié par le ministère de l'Energie, la consommation nationale d'énergie (y compris les pertes) est passée de 50,6 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2012 à 53,3 Mtep en 2013. Elle représente 36% de la production nationale. La structure de la consommation nationale d'énergie reste dominée par le gaz naturel (35%), suivie par les produits pétroliers (30%) et l'électricité (28%). Elle a connu une croissance de +5,4% en 2013 pour atteindre 53,3 Mtep, tirée notamment par une hausse de la consommation du gaz naturel (+6%), des produits pétroliers (+5,5%) et de l'électricité (+4,3%). La consommation d'énergie à usage final, ventilée selon les trois grands secteurs que sont "l'industrie'', "le transport'' et "les ménages et autres", a augmenté en 2013 de près de 2,2 Mtep pour atteindre 38,5 Mtep, reflétant une forte hausse de 6%. La structure de la consommation finale, par secteur d'activité, montre une prépondérance du secteur des "ménages et autres'' (y compris l'agriculture et le tertiaire), dont la part est passée de 41% à 43% en 2013. Cela reflète l'amélioration des revenus et du niveau de vie des citoyens. La consommation des "ménages et autres" a atteint 16,4 Mtep en 2013, reflétant une forte hausse de +9%, tirée par l'accroissement de la consommation du résidentiel. Pis encore, les importations d'énergie dérivée ont atteint 5,8 Mtep, reflétant une hausse de +10,7%, due à l'augmentation des importations de produits pétroliers (17,3%), notamment les essences (+35%) et les bitumes (+30%). Le plus inquiétant, c'est que la demande énergétique en Algérie pourrait doubler dès 2024 si la consommation de l'énergie continuait à progresser de 7% par an, avait anticipé le ministre de l'Energie. Le prix de la facture énergétique de l'Algérie s'alourdira davantage et pourra même atteindre les 80 milliards de dollars de dollars en 2030. La demande en énergie prévue à cette date pourra avoisiner les 100 Mtep. Pour sa part, la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) table sur une hausse variant entre 4,3 et 7,1% chaque année de la demande en gaz entre 2010 et 2019. Dans le cas du scénario de base (moyen), la consommation de gaz de la clientèle industrielle atteindra les 19,1 Gm3 contre 9,8 Gm3 en 2010 à 19,1 Gm3 en 2019, soit une hausse de 6,9% en moyenne annuelle. La distribution publique de gaz passera de 5,7 Gm3 en 2009 à 10,4 Gm3 en 2019, en hausse de 6,2% en moyenne annuelle avec la concrétisation des différents programmes de développement du gaz. La consommation des centrales électriques, qui augmentera de 11,9 Gm3 en 2009 à 15,6 Gm3 en 2019, avec un taux de croissance de 2,7%/an, dû essentiellement à l'intégration de cycle combiné qui présente une meilleure efficacité énergétique. Enfin, les besoins de relance de l'industrialisation promettent d'accentuer la pression sur les usages locaux du gaz naturel. Pour l'ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, "en prenant en compte le niveau des réserves probables et possibles, si rien n'est fait en termes d'exploration et en termes d'efficacité énergétique d'ici à 2019-2022, l'Algérie pourrait ne plus honorer ses engagements à l'export à partir de 2030". M. R.