à moins de deux mois du verdict du comité exécutif de la CAF concernant le pays qui sera choisi pour l'organisation de la CAN-2017, des informations sont ébruitées dans la presse, faisant état d'un éventuel échec de l'Algérie. Le Gabon serait, selon ces indiscrétions, en ballottage favorable avec l'Algérie, sachant que ces deux pays sont les deux favoris pour abriter cette épreuve, après le quasi-désistement de l'égypte et le peu d'engouement exprimé par le Ghana. Ces indiscrétions ont été relayées dimanche par le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, qui estime que "l'Algérie n'a pas beaucoup de chances de gagner la bataille de la CAN-2017", et que "le Gabon aurait plutôt les faveurs des pronostics". Une déclaration qui vient à contre-sens pourtant des affirmations du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, et du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, laissant entendre que l'Algérie avait toutes ses chances. Berraf va plus loin dans son analyse et livre même les raisons de l'échec annoncé : "Hayatou est contre l'Algérie." Le président de la CAF est donc présenté comme l'ennemi juré qui joue contre l'Algérie et qui se prépare donc en coulisses à détourner les voix des membres du comité exécutif au profit du Gabon. De là à dire que Hayatou fait et défait tout à la maison, pas du tout en verre, de la CAF, il n'y a qu'un pas à franchir aux yeux de Berraf. D'ailleurs, Hayatou est même accusé par les Algériens d'exercer un certain chantage contre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, membre de l'exécutif de la CAF et de la FIFA, pour le pousser à la porte... Bref, Hayatou, qui sera à Blida ce week-end pour assister à la Super-coupe d'Afrique entre l'ESS et le Ahly du Caire, serait donc "la main de l'étranger qui activerait contre les intérêts de l'Algérie". Nous y voilà, le bouc émissaire est vite trouvé. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais c'est Hayatou qui a déjà vendu le match de la CAN 2017 au Gabon pour des raisons stratégiques, semblent dire les dirigeants algériens. Des explications souterraines pour justifier l'échec annoncé. Mais à y voir de près, est-ce que cette "hypothèse officielle" change quoi que ce soit au fond du problème ? Evidemment que nenni ! Car quelles que soient les raisons, il faudra bien se rendre à l'évidence que dans le cas d'un nouveau revers après celui de la CAN-2019 et 2021, c'est d'abord un échec politique. Il incarnerait l'incapacité de l'Algérie à défendre au mieux sa candidature et à faire du lobbying pour "racoler" les voix des membres de l'exécutif de la CAF, et ce, quand bien même l'arbitre Hayatou semble avoir choisi son camp. Pis, ces déclarations curieuses, à un moment où les responsables algériens doivent plutôt rassurer quant à la solidité du dossier algérien — ce qui est le rôle primordial de tout représentant du sport algérien —, laisseraient même penser que l'Algérie a plutôt l'intention de jeter l'éponge en ces temps de crise financière (chute des prix du pétrole). Du coup, l'on s'attache à la forme, à l'attitude de Hayatou pour ainsi dire, pour mieux faire passer la pilule de l'échec ! Alors, au lieu de crier à l'échec consommé, il faudrait peut-être retrousser ses manches et inverser la vapeur pendant qu'il est encore temps, surtout lorsqu'on a la prétention de revendiquer une certaine "puissance et influence continentale". S.L.