Tayeb Zitouni a expliqué que le choix de Tizi Ouzou pour abriter les festivités officielles de la Journée du chahid est dicté par le fait que "Tizi Ouzou est la capitale de la Révolution algérienne". Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qui s'est rendu, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou où ont eu lieu les festivités de la commémoration officielle de la Journée du chahid, n'a pas pu éluder la question relative à la polémique engendrée par les déclarations faites récemment par Saïd Sadi à Sidi-Aïch et qu'il avait lui-même commentées, avant-hier, au forum de la Chaîne I de la Radio algérienne. "Je n'ai jamais qualifié ses déclarations d'atteinte à la Révolution", a répondu, sèchement, le ministre, en réaction à une question au sujet de ses déclarations faites la veille. Au cours d'un point de presse animé à l'issue de sa visite dans la région de Krim Belkacem, à Aït Yahia Moussa, Tayeb Zitouni a, toutefois, réaffirmé son souhait de voir l'écriture de l'histoire laissée aux historiens et aux moudjahidine encore en vie. "L'histoire doit être écrite par les historiens et les moudjahidine qui sont encore vivants. Nous sommes en train de célébrer le 60e anniversaire de la Journée du chahid. Notre but est d'unifier le peuple algérien et d'avoir un pays stable, et je crois que le rôle et la responsabilité de chacun de nous, c'est d'aimer notre pays et notre histoire", a déclaré en substance le ministre, tout en déniant ainsi à Saïd Sadi, sans le citer, la légitimité de participer à l'écriture de l'histoire. Interrogé sur la réaction officielle de l'Etat dont l'appareil judiciaire s'est vite fait de s'autosaisir en ouvrant une information judiciaire suite aux déclarations de Saïd Sadi, alors qu'un silence radio a été observé lorsque Saïd Abadou avait traité auparavant Messali Hadj de trahison et lorsque Ali Kafi a voulu souiller la mémoire d'Abane Ramdane, le ministre s'est contenté de répondre qu'"Abane Ramdane est un grand chahid", éludant ainsi savamment le fond de la question. Revenant sur l'objet de sa visite, Tayeb Zitouni a expliqué que le choix de Tizi Ouzou pour abriter les festivités officielles de la Journée du chahid est dicté par le fait que "Tizi Ouzou est la capitale de la Révolution algérienne". "Quand on évoque Tizi Ouzou, c'est la préparation du 1er Novembre, c'est la préparation du Congrès de la Soummam, c'est la proclamation du 1er Novembre et le déclenchement de la Révolution qu'on évoque", dira-t-il, non sans inviter, dit-il, "celui qui veut la preuve de l'unité nationale devrait venir à Tizi Ouzou qui a donné une leçon à l'ennemi extérieur et intérieur". Tout en rendant hommage aux héros de la région en citant Abane, Amirouche, Krim et de nombreux autres, le ministre n'a pas cessé de titiller l'ego de cette région en la qualifiant de "cœur palpitant de l'Algérie", et elle continuera toujours à l'être. Aux responsables français qui disent que les relations entre l'Algérie et la France ne pourront être dépassionnées qu'après la disparition, des deux côtés, de la génération qui a vécu la guerre, il répondra en déclarant que la génération de Novembre 54 a enfanté d'autres hommes et femmes novembristes. S.L.