Ce syndicat, qui a opté pour une démarche en solitaire, a un œil sur le suivi de la grève dans les lycées et une oreille tendue vers le ministère de l'Education pour une éventuelle invitation au dialogue. Le mouvement de débrayage du Conseil national des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) entre dans sa deuxième semaine de grève. Le bras de fer entre le ministère de l'Education et le syndicat se durcit surtout à quelques jours des examens du 2e trimestre. Cette situation de pourrissement que vit le secteur peut avoir de graves répercussions sur les élèves qui sont les premières victimes. Selon le syndicat, "le mouvement ne s'essouffle pas". Bien au contraire, le nombre d'adhérents augmente dans certaines wilayas. Joint, hier, par téléphone, Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, a déclaré : "Nous faisons la grève à défaut de dialogue sérieux." Il ajoute : "Au lieu d'ouvrir un vrai dialogue avec les syndicats, la ministre de l'Education organise une rencontre dont la seule optique est de démontrer qu'elle est ouverte au dialogue." Pour le syndicaliste, la rencontre était à la base "vouée à l'échec pour le Cnapest". "La réunion initiée par la première responsable du secteur a porté sur les revendications de la Coordination nationale des syndicats de l'éducation. Preuve de manque de volonté à vouloir trouver une solution", regrette le coordinateur national du Cnapest. Selon Nouar Larbi, le syndicat est pour la signature de la charte de l'éthique, mais après l'assainissement du passif. "Avant de parler de charte, la première responsable du secteur de l'éducation devrait honorer ses engagements. Car il y a un climat de non-confiance entre la ministre et le partenaire social", propose-t-il. Pour rappel, parmi les revendications du Cnapest, la promotion "systématique" aux nouveaux grades et à la promotion au poste d'enseignant principal et d'enseignant formateur. Le syndicat revendique, aussi, l'application du code de la médecine, celui du travail et la promulgation d'une circulaire interministérielle favorisant l'accès des enseignants au logement. Le Cnapest demande, aussi, la mise à jour de la prime du Sud et l'installation d'une commission gouvernementale chargée de recenser les biens et fonds des œuvres sociales. L'autre revendication du syndicat est la promotion automatique. La ministre de l'Education, réagissant samedi à la décision de l'Intersyndicale de rompre la trêve et donc de reprendre la grève à partir du 9 mars, a réitéré sa conviction, à savoir que la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement sont tributaires de la stabilité du secteur. "Pour nous, il est essentiel de continuer à répondre à l'amélioration du statut (particulier) des enseignants mais également approfondir l'amélioration des conditions d'enseignement, il faut, pour cela aujourd'hui, que l'école connaisse une période de stabilité", a déclaré Mme Benghabrit. Elle a ajouté qu'il y avait "des efforts à mener là où il y a mésentente", notamment sur la question de l'engagement à signer en commun avec les syndicats une charte de l'éthique et de la stabilité. La ministre de l'Education a expliqué que "c'est dans cet engagement, dans une dimension de négociation aujourd'hui gagnant-gagnant qu'il faille aller", se disant ne pas perdre espoir que les syndicats grévistes continuent encore à dialoguer avec la tutelle pour trouver la solution aux problèmes du secteur. D. S.