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Sécurité énergétique et/ou transition énergétique : de quoi parle-t-on ?
EN TOUTE LIBERTE
Publié dans Liberté le 25 - 02 - 2015

À l'examen de l'évolution de ces dix dernières années des systèmes énergétiques nationaux, il apparaît nettement que les grands pays développés ont donné la priorité à leur sécurité énergétique souvent au détriment de leur transition énergétique. Trois exemples illustrent cette tendance lourde. Les Etats-Unis d'abord. Le candidat Obama avait fait sa première campagne présidentielle autour de la promotion de l'énergie verte (green energy). Dans les faits, ce dernier a mis en œuvre une politique énergétique complètement différente de ses engagements de campagne. Ainsi l'exploitation à grande échelle des pétroles et gaz de schiste durant ses deux mandats a permis aux Etats-Unis d'être indépendants énergétiquement pour la première fois de leur histoire. La France, qui accueillera en décembre 2015 le Sommet sur les changements climatiques, est dans le même sillon. L'option électronucléaire y est stratégiquement consolidée, puisque la récente loi française de transition énergétique maintient le plafonnement de sa puissance électronucléaire à son niveau actuel de 63,2 gigawatts (GW). Enfin, l'Allemagne confirme, malgré tout, ses choix d'une génération électrique, à partir du charbon, profitant au passage de l'effet d'aubaine procuré par la disponibilité à bas prix du charbon américain qui y a été remplacé par les gaz de schiste. Mais pour bien comprendre ce qui est commun et ce qui est différent à ces deux concepts énergétiques, il faut les réinsérer dans leur contexte d‘émergence. Le concept de sécurité énergétique est historiquement daté. Il est introduit en 1973 par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et les états-Unis suite au "choc" pétrolier qui a fait passer le prix du baril de 3 dollars à 10 dollars, mettant fin à une ère de bradage de cette ressource non renouvelable. Mais depuis, le concept de sécurité énergétique n'a pas le même contenu pour les pays exportateurs dont l'Algérie, qui met en avant la stabilité et la sécurité des investissements dans l'industrie des hydrocarbures résultant d'un juste prix, seul garant de la disponibilité à long terme des énergies carbonées pour le marché mondial.
Quant au concept de transition énergétique, c'est en Allemagne qu'il a vu le jour sous la pression notamment des partis politiques "verts" qui montaient en puissance pour y imposer, au bout du compte, le soutien à l'émergence des énergies renouvelables et le démantèlement électronucléaire à terme (8 de ses 17 centrales nucléaires ont été fermées en 2013, après Fukushima, et la fermeture totale du parc est prévue pour fin 2022). Là aussi, la compréhension de ce concept peut être différente entre les pays potentiellement émetteurs d'énergies renouvelables (E/R) et les pays acheteurs de ces E/R qui peuvent développer une propension à faire supporter par les pays émetteurs le poids des investissements sans pour autant garantir un prix des E/R assurant un retour raisonnable sur investissement. C'est toute la complexité et la difficulté de la démarche initiée par le projet Desertec dont j'avais anticipé, en son temps, les limites.
Ceci dit, on voit bien alors ce qui différencie ces deux concepts de sécurité et de transition. Pour celui de la sécurité énergétique, il s'agit de garantir, coûte que coûte, la disponibilité et la durabilité, au moindre prix, de l'offre énergétique, notamment d'origine carbonée. Pour ce qui concerne la transition énergétique, sa substance réside dans la sortie la plus rapide des énergies carbonées et électronucléaires au profit des énergies renouvelables (E/R), même plus coûteuses. Cependant, deux éléments, affichés explicitement, sont communs aux deux concepts : la sécurité environnementale et l'efficacité énergétique. Comme contribution au débat ouvert sur notre propre problématique énergétique, partons de ces deux éléments communs et convergents indiqués dans la phrase précédente pour apporter une tonalité plus sereine et moins polémique aux différentes positions des uns et des autres. C‘est d'ailleurs dans cet esprit ouvert et inclusif qu'a été organisé, le 21 février 2015, le 2e Colloque du Club Energy de l'Association des anciens élèves de l'IAP sur "Le nouveau modèle de croissance et la problématique énergétique (2015-2030)". Sur la question de la vigilance dans la protection de l'environnement, le consensus est fait pour mettre en place tous les dispositifs de sécurité industrielle en amont, pendant et après la captation des ressources d'hydrocarbures conventionnels et à plus forte raison non conventionnels. Des dispositifs législatifs et réglementaires stricts devront être respectés sous l'observation permanente et transparente des deux institutions de régulation indépendantes mises en place. Sur la problématique de l'efficacité énergétique, le pays est très en retard : ses systèmes énergétiques, industriels et sociaux sont anormalement énergivores en comparaison au reste du monde. On ne peut disserter sur la nécessité de la transition énergétique en maintenant le niveau de gaspillage énergétique qui est le nôtre. Aussi le spectre des réformes en la matière est très large : réajustement du modèle de consommation énergétique par des politiques tarifaires qui réduisent le gaspillage et les fuites aux frontières s'agissant notamment des carburants ; intégration de l'efficacité énergétique dans les processus industriels et les programmes de logement.Il reste le dernier sujet sur lequel je conclurai. Celui qui fâche encore. On aura à terme, probablement à partir de 2025, besoin de toutes nos sources d'énergies pour couvrir notre demande et financer, partiellement et de moins en moins, notre développement économique et social. Le recours aux hydrocarbures carbonés, conventionnels ou non, est incontournable à cet horizon pour alimenter nos centrales électriques, couvrir la demande des ménages et des industries et dégager une part à l'export pour financer notamment le développement des E/R. Dernier mot. La transition énergétique passe par l'électronucléaire et le charbon en Europe. La transition énergétique passe par le pétrole et le gaz de schiste aux états-Unis. Pourquoi alors voulez-vous qu'en Algérie la transition énergétique ne passe pas par les énergies carbonées, conventionnelles et non conventionnelles ?
M. M.


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