Le conflit dévastateur en Syrie entrera le 15 mars dans sa cinquième année, sans qu'aucune lueur d'espoir ne pointe à l'horizon. Bien au contraire, les combats continuent de faire rage entre les multiples protagonistes. Sur le front des combats, les forces du régime appuyées par le mouvement chiite libanais, Hezbollah, ont effectué une percée dans le sud du pays, tandis que des terroristes du Front Al-Nosra ont pris une base importante dans le nord. Depuis vendredi soir, à 50 km au sud-ouest de Damas, l'armée aidée du Hezbollah, de conseillers iraniens et de chiites irakiens affrontent des factions rebelles et du Front Al-Nosra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les forces pro-régime ont avancé et pris trois villages et plusieurs collines dans la province de Deraa, avec le soutien de l'aviation", a précisé l'OSDH. L'objectif est d'arriver jusqu'à la ligne d'armistice avec Israël sur le plateau du Golan occupé par l'Etat hébreu, et de couper la route aux rebelles se rendant du sud vers Damas. Alors que dans le Sud, rebelles et Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, combattent côte-à-côte, la situation est différente dans le nord. Près d'Alep, Al-Nosra a chassé les rebelles de la base militaire 46, à l'issue de combats ayant fait 29 morts parmi les rebelles du groupe Hazem et six dans les rangs d'Al-Nosra, selon l'OSDH. D'autre part, le groupe autoproclamé Etat islamique a libéré samedi 29 Assyriens enlevés plus tôt cette semaine dans le nord de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). C'est dans cette conjoncture, marquée par l'absence de toute possibilité de solution politique dans l'immédiat, que le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura est arrivé samedi en Syrie pour finaliser un accord sur une trêve provisoire permettant l'entrée de l'aide humanitaire à Alep. M. de Mistura a rencontré Walid Mouallem, le ministre des Affaires étrangères, et "conclu un accord pour envoyer une délégation à Alep pour y évaluer la situation", a rapporté l'agence officielle Sana, sans préciser de date. Le gel localisé des combats est l'idée phare de M. de Mistura depuis sa nomination en juillet. L'ONU espère ensuite étendre cette trêve à d'autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population. Les principales agences de l'ONU sont prêtes à entrer dans Alep "le jour même où une trêve sera décrétée pour apporter de l'aide à la population", selon le Programme alimentaire mondial. Entre-temps, à Kilis, l'opposition de l'intérieur semble plus que jamais divisée, autour du rôle des Frères musulmans. Les opposants de l'intérieur comme Le Caire veulent les marginaliser, alors que la Coalition et la Turquie les soutiennent. A. R.