Dans la perspective du renforcement de l'actuel groupe des Verts par des compétences locales, le nom de Farouk Chafaï demeure l'un de ceux qui reviennent le plus souvent sur les lèvres, notamment, lorsqu'il est question du rajeunissement de l'arrière-garde de la sélection nationale à travers le lancement dans le bain de quelques valeurs sûres du championnat professionnel de Ligue 1. La retraite annoncée de Madjid Bougherra et les nombreuses critiques qui ont plu sur la charnière centrale du onze de Christian Gourcuff au cours et à l'issue de la Coupe d'Afrique des nations 2015 en Guinée équatoriale ont, d'ailleurs, remis au goût du jour la promotion internationale dont devrait profiter Farouk Chafaï à l'occasion de la mini-tournée des Verts au Qatar dans moins d'un mois. Un cap que le libéro usmiste ne devrait pas tarder à franchir tant ses prestations sous le maillot Rouge et Noir le lui prédestinent. Véritable patron de la défense de l'Ittihad, Chafaï confirme, en effet, match après match ses énormes aptitudes qui font de lui, à l'heure actuelle, l'un des meilleurs Algériens à son poste. Outre sa culture tactique basée sur un placement souvent irréprochable, son intelligence dans la lecture du jeu, son don de l'anticipation et sa relance propre, Farouk Chafaï possède un sens du but qui lui permet de débloquer des situations compromettantes pour son club lorsque ses attaquants peinent à trouver la faille. Une panoplie complète du défenseur moderne qui, même si elle ne lui permet pas (encore) à l'heure actuelle de briguer un poste de titulaire au sein de l'axe central des Verts, lui offre cependant la possibilité d'intégrer le Club Algérie afin, justement, de s'aguerrir davantage à même de constituer un gage d'avenir (proche) que ne pourrait occulter Christian Gourcuff. À (déjà) 25 ans, il paraît clair que c'est le timing parfait pour lancer Farouk Chafaï et lui offrir la possibilité de confirmer, à l'échelle internationale, les aptitudes démontrées depuis maintenant presque cinq ans en championnat et chez les Olympiques. Dans l'optique d'une nouvelle et performante charnière centrale chez les A, le complément (idéal ?) de Farouk Chafaï pourrait, du reste, bien être Rami Bensebaïni, la nouvelle trouvaille algérienne qui évolue en Jupiler Pro League, en Belgique. Âgé de presque 20 ans, celui qui est né exactement 55 ans après le décès du célèbre Ibn Badis sur le même vieux Rocher (ndlr : il est né le 16 avril 1995 à Constantine) s'est, d'ailleurs, fait une jolie petite réputation de robuste défenseur auquel un radieux avenir est promis. Avec 18 rencontres disputées (dont 17 comme titulaire) sous le maillot Jaune et Noir du Lierse SK, Bensebaïni affiche une impressionnante moyenne de 82 minutes disputées chaque week-end en Belgique. Et même s'il a été expulsé à deux reprises, le Constantinois n'a pas perdu pour autant la confiance de son entraîneur, ce qui en dit long sur la place qu'il occupe au sein du vestiaire des Lierrois. C'est que le pur produit du Paradou AC semble avoir beaucoup appris de ses expériences infructueuses chez les jeunes du FC Porto et d'Arsenal, où il n'a pas été retenu chez les moins de 21 ans. Devenu quasi incontournable à Lierse, Rami Bensebaïni postule aujourd'hui à une place parmi les Verts. Christian Gourcuff, qui l'a supervisé en vue d'une éventuelle convocation, qualifiait même son profil de "très intéressant". Tout comme serait assez intéressante une alliance Chafaï-Bensebaïni pour former une charnière centrale d'avenir en sélection. Un axe qui paraît, a priori, assez complémentaire : gaucher, dur sur l'homme, très efficace dans un rôle de garde-du-corps au marquage très strict, Rami Bensebaïni composerait bien avec un Farouk Chafaï droitier, performant relanceur et très précieux en couverture. De quoi offrir au sélectionneur national Christian Gourcuff un double gage d'avenir qui lui permettrait de songer sereinement et dès à présent aux remplaçants des futurs retraités que seront les Rafik Halliche, Carl Medjani et autre Liassine Cadamuro. R. B.