« Je conseille d'organiser des débats approfondis, qui se préparent des mois et des mois, mettez sur la table tous les éléments du dossier, géologiques, techniques, économiques, industriels, financiers, environnementaux, de santé », a indiqué, ce mardi, l'expert pétrolier, Francis Perrin , au forum de Liberté, à propos du gaz de schiste. Le créateur de « Stratégies et Politiques énergétiques », est revenu au cours de son intervention sur la production gazière algérienne, « l'Algérie est un important pays gazier, plus que pétrolier. Le gaz est utilisé pour la consommation interne et l'exportation ». Et d'ajouter : « L'évolution de la croissance de la demande gazière en Algérie augmente, et elle augmente rapidement (...). Le risque est que à terme, dans le moyen de long terme, cette augmentation entraine une réduction des volumes de gaz que ce pays pourra exporter notamment vers l'Europe ». L'expert pétrolier a expliqué que le recours au gaz de schiste est dû à la non diversification des exportations de l'Algérie, qui est basée à environ 98 % sur le pétrole et le gaz. « Donc pour les autorités algériennes, pour Sonatrach, la perspective, à moyen et long terme, de voir les chutes des exportations des hydrocarbures du fait de la montée en puissance de la consommation interne de gaz est un problème préoccupant », a-t-il expliqué. L'invité de Liberté s'est également étalé sur la crise du marché pétrolier international. Elle est, selon lui, un résultat de la surproduction, et non pas une volonté politique de mettre à genoux la Russie, et l'Iran. « La chute des prix du pétrole est venue des producteurs nord américains, Etats-Unis et Canada, ces producteurs là ils ne s'occupent pas de la Russie, de l'Iran, du Venezuela. Ils produisent du pétrole parce qu'il rapporte de l'argent, et qu'ils ont des ressources grâce au pétrole de schiste », a-t-il précisé. Tout en affirmant que « ce n'est pas l'administration Obama qui a dit au producteur américain vous allez produire plus de pétrole pour déstabiliser la Russie et l'Iran. Monsieur Obama ne dit rien aux producteurs américains, ils sont à 100% privés ». Pareil pour l'Arabie Saoudite, qui, selon Francis Perrin, « n'a pas augmenté sa production en 2014, donc elle n'a pas volontairement fait chuter les prix, comme elle aurait pu le faire ». Toujours à propos du Royaume, l'expert a assuré que c'est « le seul pays au monde qui maintient un écart important entre sa production effective à un moment donné, et sa capacité de production. Normalement tous les pays producteurs produisent à plein régime, tous ce qu'ils peuvent produire ils le produisent et le revendent parce que ça rapporte des revenus ». Plus de détails dans notre édition de demain