L'AVC "est un tueur", avec les 40 000 nouveaux cas par an recensés ; ce qui représente, aujourd'hui, dans notre pays, la première cause de handicap, la seconde cause de démence et la troisième de décès. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) relèvent désormais d'une question de santé publique en Algérie et donc d'une volonté politique à accélérer le plan national d'urgence les incluant, afin que soit multiplié, à l'échelle nationale, le nombre d'unités spécialisées dans leur prise en charge et leur traitement. Rappelons que les AVC se manifestent parfois par des paralysies du visage, perte de la parole et de la vision, entre autres symptômes. Et pour cause, en terme épidémiologique, l'AVC "est un tueur", avec les 40 000 nouveaux cas par an recensés ; ce qui représente, aujourd'hui, dans notre pays, la première cause de handicap, la seconde cause de démence et la troisième de décès. Les conséquences socioéconomiques sont lourdes pour les familles des parents frappés d'un AVC qui se retrouvent handicapés, y compris pour l'ensemble de la société en termes de prise en charge et de coût. L'EHU d'Oran, par la volonté de la direction et d'une équipe médicale, s'est dotée tout récemment d'une unité AVC, la seconde seulement en Algérie après celle de Blida, avec, à sa tête, le Dr G. Badsi, accompagné de tout un comité composé de plusieurs spécialistes en neurologie, en médecine interne, en réanimation, de psychologues et d'orthophonistes. Depuis son ouverture, ce sont 3 à 4 cas d'AVC par jour qui sont transférés vers cette nouvelle unité. Dans un point de presse organisé hier à l'EHU, les membres de ce comité ont tenu à faire part à la presse de l'importance vitale de la prise en charge immédiate des victimes d'AVC et en même temps informer un large public. "Nous avons créé cette unité au moment où, dans notre pays, l'incidence ne cesse de progresser, alors qu'à l'étranger, elle diminue, et où les unités de prise en charge de l'AVC ont été créées depuis longtemps. Il est important que la population sache qu'il y a un traitement pour l'AVC, c'est la thrombolyse ; même si cela coûte cher, les victimes peuvent être traitées et sauvées si dans les quatre heures qui suivent, on leur administre le traitement", diront, tour à tour, les membres de l'équipe médicale. Reconnaissant que trop souvent la prise en charge des AVC a été défaillante du fait également du manque de formation des médecins, nos interlocuteurs entendent encore prévenir la population sur un autre aspect. "Nous recevons des citoyens 3 ou 4 jours après un AVC, avec des paralysies, et nous constatons qu'ils se sont rendus chez des guérisseurs pour des roquias. Mais arrivés chez nous, c'est trop tard. Les malades doivent se rendre en urgence dans les unités spécialisées pour avoir une chance de se rétablir et de ne pas finir handicapés", a-t-on encore expliqué. Et pour cause, une personne, victime d'un AVC et prise en charge dans les heures qui suivent, peut se rétablir en quelques jours. Pour aboutir à la création de l'unité de prise en charge des AVC, les équipes médicales ont dû assurer des formations continues pour les médecins généralistes, les pompiers chargés des évacuations, les infirmiers afin de mieux agir avec rapidité et efficacité dans les premiers soins à apporter à une personne victime d'un AVC. Aujourd'hui, l'AVC peut toucher des personnes de tous âges, de 30 à 80 ans. Et quant aux facteurs de risque, ce sont le diabète, le tabac, l'hypertension artérielle, l'alcoolisme et le stress. D. L.