Incarcéré depuis le 14 juin 2004 à la prison d'El-Harrach dans la banlieue est d'Alger, le directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, au cœur d'une saga judiciaire faite de procès à répétition et de plaintes à tiroirs, serait souffrant, à se fier au Comité Benchicou pour les libertés. L'auteur du fameux pamphlet Bouteflika, une imposture algérienne souffrirait d'une arthrose aiguë, une maladie du cartilage, cette structure résistante et élastique qui recouvre les extrémités osseuses. Selon les médecins, cette maladie, dont les origines ne sont pas encore totalement identifiées, affecte le cartilage lequel s'altère avec l'âge. “Son état de santé ne cesse de se dégrader de jour en jour car souffrant d'une arthrose aiguë, et son bras droit risque la paralysie s'il n'est pas opéré”, a indiqué hier le comité lors d'une conférence de presse organisée au siège du journal Le Matin à Alger. “Actuellement, les soins qu'il reçoit à la prison ne sont pas du tout appropriés”, a-t-il ajouté. Constitué de certains animateurs des archs, de représentants de formations politiques et des membres du collectif Le Matin, le collectif se fixe comme objectif d'agir pacifiquement pour la libération des journalistes et des détenus du mouvement citoyen (Aurès, Sud) arbitrairement incarcérés. “Aujourd'hui les libertés sont confisquées. On doit se battre. On exige la libération de Benchicou”, a affirmé Belaïd Abrika, l'animateur de la Coordination des archs et daïras de Tizi Ouzou (CADC). “La libération de Hafnaoui est un acquis, il faut rester mobilisés”, a indiqué pour sa part Karimène Toubbiya, journaliste. À l'unanimité, les membres du collectif ont lancé un appel à la mobilisation. “Aujourd'hui, plus que jamais, en cette date doublement symbolique, qui coïncide à la fois avec la célébration de la Journée internationale des droits de l'Homme et celle des manifestations du 11 Décembre 1960, mobilisons-nous pour rester fidèles aux idéaux de cette génération, pour exiger plus fort la libération de Mohamed Benchicou, des détenus de l'opinion arbitrairement incarcérés, la dépénalisation des délits de presse et le respect des libertés individuelles et collectives”, soutient le comité qui estime, par ailleurs, que toute la société est interpellée d'autant, rappelle-t-il, que le pouvoir rentier s'entête dans sa logique répressive. K. K.