L'administration américaine a écouté des conversations téléphoniques entre Mohamed El Baradei, le chef de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) et des diplomates iraniens, espérant ainsi obtenir des arguments pour le faire quitter de son poste, a affirmé hier le Washington Post. “Les appels interceptés n'ont fourni aucune preuve d'une conduite infamante de la part d'El Baradei”, écrit le Post, citant trois responsables américains ayant lu les transcriptions des écoutes. “Certaines personnes pensent qu'il est trop souple avec les Iraniens, mais c'est tout”, a ajouté un responsable. L'AIEA a refusé jusqu'à présent d'accéder au souhait des Etats-Unis de voir l'Iran déféré pour sanctions éventuelles devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Une partie de l'entourage du président américain George Bush souhaite empêcher M. El Baradei de décrocher l'an prochain un troisième mandat à la tête de l'AIEA, au motif que cet Egyptien musulman de 62 ans manquerait de fermeté vis à vis de l'Iran. Officiellement, Washington souhaite que le nombre de mandats accordés à un responsable d'organisation internationale soit limité à deux. Washington n'a pas de candidat déclaré pour succéder à Mohamed El Baradei. La semaine dernière, M. El Baradei a de nouveau été accusé dans la presse américaine d'avoir supprimé à la demande de Téhéran des passages d'un rapport qui devait être soumis au Conseil des gouverneurs de l'AIEA le 1er septembre. Allégations qu'il a catégoriquement démenties, les qualifiant de “viles accusations”.