Des responsables israéliens et des diplomates occidentaux ont accusé l'Agence internationale pour l'énergie atomique (Aiea) d'avoir dissimulé des données sur le programme nucléaire iranien, rapporte hier le quotidien israélien Haaretz. Le directeur sortant de l'Agence Mohamed El Baradei a empêché ces derniers mois la publication de données collectées par les inspecteurs de l'Aiea sur le terrain qui tendaient à prouver que l'Iran, malgré ses dénégations, poursuivait son programme nucléaire militaire, affirme le journal en citant des responsables israéliens et des diplomates qui se sont exprimés sous couvert de l'anonymat. M.El Baradei qui doit quitter en décembre son poste, a affirmé que l'Aiea ne disposait pas de preuves que l'Iran mettait au point un armement nucléaire. Mais selon les responsables mentionnés par le Haaretz, de nouvelles preuves ont été présentées ces derniers mois à l'Agence dans le cadre d'une annexe rédigée par des inspecteurs qui s'étaient rendus en Iran. Ce document a été signé par le chef de l'équipe des inspecteurs, mais n'a pas été intégré dans le rapport final, a ajouté le quotidien. Cette décision que le journal qualifie de «censure» a été prise par des hauts responsables de l'Aiea qui siège à Vienne. Des hauts responsables américains, français, britanniques et allemands ont récemment fait pression sur M.El Baradei pour qu'il rende publiques ces informations le mois prochain lors de l'assemblée générale annuelle de l'Agence. Le directeur général de l'Agence israélienne pour l'Energie Atomique, Shaul Horev et le ministère israélien des Affaires étrangères ont lancé une campagne pour obtenir la publication de ce document resté confidentiel. Dans le passé, Israël a critiqué à de multiples reprises M.El Baradei accusé de complaisance envers l'Iran. En 2007, l'Etat hébreu avait même demandé sa destitution. Notons, toutefois qu'Israël, qui exige la transparence de la part de l'Aiea, ne coopère pas avec cette institution dans le cadre du contrôle par l'agence de sûreté nucléaire onusienne, et refuse tout contrôle de son arsenal nucléaire. Israël refuse également d'adhérer au TNP (Traité de non prolifération nucléaire) et au Ctbt (convention sur l'interdiction totale des essais nucléaire) alors qu'il est maintenant établi qu'Israël n'est autre que la sixième puissance nucléaire du monde. Dès lors, les affirmations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lesquelles l'Iran doté de l'arme nucléaire constituerait «la plus grande menace pour Israël» et le monde, n'ont pas de sens du moment que si menace il y a, elle provient de la seule puissance nucléaire qui est Israël. D'autant plus, que le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré qu'Israël n'écartait «aucune option de la table» faisant ainsi allusion à une possible attaque (nucléaire) contre les installations nucléaires iraniennes.