Une rencontre de concertation a été organisée jeudi pour sensibiliser sur la mise en application des grands axes du PNC. Véritable révolution dans le domaine de la santé, le Plan national cancer, PNC, rédigé sous le contrôle du professeur Messaoud Zitouni, accueille visiblement l'adhésion de tous les professionnels de la santé publique. En atteste la rencontre de concertation pluridisciplinaire, organisée, jeudi dernier, par le service oncologie du professeur Hassen Mahfouf de l'établissement public hospitalier de Rouiba, les RCP étant l'un des axes les plus importants définis dans le PNC 2015-2019. Cette rencontre, explique le professeur Mahfouf, se voulait comme une première journée de sensibilisation à la demande du ministère de la Santé, sur la mise en application des grands axes du PNC. Elle est destinée au personnel médical, aux autorités locales. Grâce à l'utilisation pour l'une des rares fois en Algérie, de la télé-conférence, cette journée, animée à la fois par le professeur Mahfouf et ses collaborateurs, en présence des représentants de l'association El-Amel du CPMP, a profité également au personnel de l'hôpital de Biskra. "Nous avons opté pour la conférence-vision afin de permettre une concertation avec un large éventail de professionnels, notamment ceux de Biskra, où nous avions installé, ces dernières années, la première unité-pilote de traitement et de suivi de la maladie du cancer", a expliqué le professeur Mahfouf, louant au passage le mérite de l'association El-Amel, des professionnels du CPMC, (son ex-service) et des autorités locales de Biskra ayant tous participé à la réussite de cette opération. Le professeur Mahfouf est plus que jamais conscient que la mise en application des axes du PNC est un travail d'équipe qui nécessite l'engagement de tous les acteurs intervenant dans la prise en charge de la maladie du cancer. D'où son insistance sur l'importance de privilégier les RCP. Radiothérapie : la fin de la crise reportée à 2016... Ceci avant de rappeler que la prise en charge du cancer passe d'abord par une meilleure prévention et un dépistage précoce de la maladie. Il appelle ainsi à la multiplication des campagnes de sensibilisation, notamment contre le tabagisme qui causerait, à lui seul, quelque 30% des cas de cancer. S'agissant du dépistage, le professeur préconise des opérations organisées pour permettre un dépistage de masse. L'Algérie enregistre aujourd'hui une moyenne de 45 000 nouveaux cas de cancer par an, contre environ 30 000 au début des années 2000. Soit 130 cas sur 100 000 habitants. Le cancer du sein est le premier cancer qui touche les femmes avec une moyenne de 11 000 par an, alors que le cancer des poumons est la maladie qui ravage plus les hommes. Parallèlement à la progression alarmante de l'incidence de cette maladie, des efforts énormes, reconnaît le professeur Mahfouf, ont été consentis par les pouvoirs publics ayant permis la réalisation de centres spécialisés et la disponibilité des produits de traitements. Néanmoins, le professeur Mahfouf avoue que des manques pénalisent toujours les patients. Il mettra le doigt notamment sur le problème de la radiothérapie, dont les quelques centres que compte le pays sont de plus en plus saturés. Toutefois, selon le même professeur, ce problème pourrait être résolu d'ici le début de l'année prochaine, 2016, avec, souhaite-t-il, l'ouverture de nouveaux centres de radiothérapie prévus par les autorités sanitaires. C'est tout le mal qu'on souhaite aux centaines, voire aux milliers de malades qui, aujourd'hui encore, recherchent vainement une place dans un centre de radiothérapie. À titre d'exemple, au service radiothérapie du CPMC, les rendez-vous sont décalés jusqu'à janvier 2016 ! F. A.