En dépit des efforts consentis ces dernières années, la prise en charge des malades atteints de cancer reste encore problématique. Et pour cause, ni les recommandations récurrentes des professionnels ni les appels incessants du mouvement associatif ne semblent avoir encore l'écho escompté. Ainsi, si les autorités sanitaires ont pu remédier aux pénuries de médicaments qui pénalisaient cette catégorie de malades, elles restent encore incapables de régler, notamment, la problématique de la radiothérapie qui fait toujours cruellement défaut. C'est le constat dressé, hier, à l'occasion du séminaire international sur le thème "Cancer du sein chez la femme jeune", organisé dans le cadre du programme "Octobre Rose", consacré Mois mondial du cancer du sein, de l'association El-Amel du CPMC. Le nombre de patients nécessitant un traitement par radiothérapie est en constante augmentation. Leur nombre avoisinerait aujourd'hui les 30 000 cas, les rendez-vous étant de plus en plus éloignés dans les centres existants. Le nombre de personnes atteintes de cancer s'élève à plus de 40 000 Algériens, dont pas moins de 11 000 femmes. Cette pathologie, à elle seule, provoquerait une moyenne de 3 500 décès par an. Devant l'inexistence d'un registre national du cancer que réclament les spécialistes, il est encore difficile d'établir des statistiques avec exactitude. Le professeur Hassen Mahfouf, chef du service oncologie à l'EPH de Rouiba, n'a pas manqué de remettre au goût du jour cette revendication qui, soutient-il, permettrait aux praticiens d'avoir une meilleure visibilité sur la pathologie du cancer et, par ricochet, faire les meilleures prévisions possibles. Outre la nécessité de remédier dans les plus brefs délais au manque de centres de radiothérapie, à travers l'accélération du processus d'acquisition et d'installation des 57 accélérateurs annoncés par le ministère de la Santé, le Pr Mahfouf revendique, par ailleurs, la création de centres d'oncologie en remplacement des services existants dans des structures hospitalières. Il expliquera que la création de ces centres permettra la réduction des délais de traitement pour les patients après la chirurgie. L'autre recommandation du professeur concerne la création de structures de soins supplétifs, ce qui, dit-il, permettra de désengorger les différents services. Le même professeur réclame, également, la rédaction d'un référentiel de prise en charge du cancer selon les standards internationaux. Regrettant qu'un tiers de patients atteints de cancer arrivent à l'hôpital souvent à des stades avancés, le professeur Mahfouf insiste sur une meilleure sensibilisation de la population à même de détecter les sujets suspects le plus tôt possible. L'avis du professeur Mahfouf est largement partagé par ses nombreux confrères qui ont pris par à cette rencontre, à l'instar des professeurs Ahmed Bendib, chef du servie sénologie du CPMC, Salah Bendib, chef du service de radiothérapie du même centre, ou le Pr M. Oukal, chef du service oncologie à l'unité de Beau-Fraisier relevant de l'hôpital de Béni-Messous. F. A Nom Adresse email