L'Algérie est parcourue par 107 000 km de routes dont plus de 50 % sont constituées de chemins communaux (régions enclavées) qui nécessitent une prise en charge et un suivi permanent. Un immense réseau routier qui dicte la nécessité de réhabiliter le métier de cantonnier. Désormais, c'est chose faite selon Ghoul, ministre des travaux publics qui a annoncé, hier, lors de la journée d'information, la création de 170 maisons cantonnières réparties sur le territoire national. Opérationnelles depuis un certain temps déjà, celles-ci ont d'abord été mises en place dans des wilayas pilotes (Alger, Oran et Sétif) avant d'être généralisées. Pas moins de 175 autres sont prévues pour l'année 2005 dans le cadre de la relance économique. “D'ici 2010, nous créerons 500 maisons cantonnières qui seront réparties, selon les spécificités de chaque région ainsi que la densité de son réseau routier, et seront la source de création de 10 000 emplois”, dira le ministre pour expliquer ensuite que le nombre importe peu dans la mesure où ces établissements ne vaudront que par la qualité de leurs services et l'efficacité de leur animateur, en l'occurrence le chef cantonnier. Raisons pour lesquelles Ghoul insistera longuement sur les objectifs, fonctions, missions, équipement, implantation et rayons d'intervention de ces établissements qui permettront, selon le ministre, de gagner 45% sur le budget annuel d'entretien de l'ordre de 10 milliards de DA. Cette économie servira entre autres à l'entretien de ces maisons cantonnières. Ces dernières rentrent dans le cadre de la consolidation du programme de la relance économique 2005-2009 ainsi qu'au désenclavement d'une bonne partie du pays et permettront une mise à niveau national du réseau routier, la création de richesses et d'emploi et l'amélioration du cadre de vie en général. Les employés, au nombre de 20 pour chaque structure avec à leur tête un chef cantonnier, travailleront par brigades présentes, disponibles 24/24. Ces établissements seront implantés en grande majorité dans les régions rurales et leur rayon d'intervention variera entre 100 et 120 km. Il s'agit, en premier lieu, du volet technique consacré au suivi et à la surveillance du réseau routier (l'entretien périodique des routes, l'intervention d'urgence et la prise en charge du problème de l'ensablement). Il est question ensuite, dans un souci de complémentarité, de servir de refuge de secours en cas d'accidents où les premiers soins peuvent être prodigués dans l'infirmerie de l'établissement consacré à cet effet ou encore d'abri pour les usagers de la route en difficulté (dortoir, liaisons de communications). Chaque cantonnier devra rendre compte quotidiennement à son chef dans une sorte de journal de bord qui devra être transmis chaque semaine à la direction des travaux publics au niveau de la wilaya avant d'être communiqué, par ailleurs, à la centrale (au ministère) pour un travail d'évaluation effectué chaque trois mois. Le ministre expliquera, pour sa part, que cette initiative rentre dans le cadre du schéma directeur d'entretien élaboré en guise de plan d'orientation 2005-2025 et se veut être une esquisse de ce qui devra être suivie d'une étude approfondie obéissant à la logique du développement durable. Autrement dit, tirer les enseignements de nos erreurs passées et anticiper sur les besoins du futur. N. S.