Les maisons de cantonniers ont été le thème central d'une journée d'information organisée, hier, au siège du ministère des Travaux publics. Reconsidérée, la question de leur « relance » a été retenue sans ambages au regard de leur importance dans la gestion et l'entretien des 107 000 km de réseau routier national sachant qu'au moins 55% sont des chemins communaux. La préservation du patrimoine routier, la surveillance et le suivi du réseau et son entretien périodique sont, entre autres, les principales missions de ces maisons qui s'élèveront à 500 à l'horizon 2009. 170 sont déjà opérationnelles depuis 2002 au niveau des trois wilayas pilotes, à savoir Alger, Sétif et Oran, et les premières évaluations sont jugées probantes, voire encourageantes. Si la réhabilitation des maisons de cantonniers, dont l'existence remonte à la période coloniale - beaucoup ont été récupérées et rénovées -, représente aujourd'hui un axe déterminant du projet de la reconsidération du rôle de la prévention routière, leur mise en chantier n'aurait pu être effective sans l'association du ministère de la Formation professionnelle qui doit assurer la formation de 400 cantonniers dans le court terme. D'autant que le volet formation a été intégré, est-il souligné, dans le programme sur la revalorisation des ressources humaines pour l'évolution des métiers et des qualifications. Il faut savoir par ailleurs, qu'outre la prise en charge des aspects techniques liés à l'entretien et à la surveillance, tous ces jeunes ayant suivi une formation au niveau de trois sites de formation expérimentale lancés en février 2003 et détenteurs d'un certificat de formation professionnelle spécialisée - on compte 15 à 20 ouvriers cantonniers par maison relayés en brigades H24 - auront aussi pour mission de porter secours de diverses manières (premiers soins, par exemple) et dans différentes circonstances aux usagers de la route en difficulté. En substance, les maisons de cantonniers, réparties sur le territoire national selon les spécificités régionales et infrastructurelles (densité du réseau, densité du trafic...) et implantées en milieu rural avec un champ d'intervention s'étalant entre 100 et 120 km, sont avant tout génératrices de richesses et créatrices, par voie de conséquence, d'emplois, notamment dans les zones enclavées. Inscrits au programme du gouvernement, l'extension du réseau national et son développement avec, entre autres, la réalisation voulue record des 900 km restant de l'autoroute Est-Ouest ainsi que les projets mis en branle, tels que la réalisation de routes en ciment (béton) et non plus en béton bitumineux, sont des projets-clés qui permettront de « gagner du temps sur le temps », dixit le ministre des Travaux publics. Car « nous accusons au moins vingt ans de retard dans le domaine des infrastructures routières », insiste Amar Ghoul. Et d'ajouter : « La Chine prévoit la réalisation de 70 000 km d'autoroute d'ici à dix ans ! C'est dire qu'il faut toujours anticiper, même à travers des ébauches, car il faut impérativement s'inscrire dans une vision futuriste. »