Si le DG de la Casnos insiste tant sur la nécessité de se déclarer et de cotiser, c'est parce que l'organisme qu'il dirige est depuis longtemps boudé par ses potentiels assurés. Pour Chawki Acheuk-Youcef, refuser de s'acquitter de ses cotisations sociales revient à se priver, ainsi que ses proches, du "filet social" qu'offrent les différents organismes de Sécurité sociale. C'est, en substance, le message qu'il a martelé, hier, lors d'une conférence de presse tenue au Centre familial de la Cnas à Ben Aknoun (Alger). "Il est important que chaque Algérien soit couvert contre les risques de la vie", souligne-t-il. Si le DG de la Casnos insiste tant sur la nécessité de se déclarer et de cotiser, c'est parce que l'organisme qu'il dirige est depuis longtemps boudé par ses potentiels assurés. "Tout le monde connaît la Cnas, mais beaucoup de gens ignorent l'existence de la Casnos", relève-t-il. Mais il y a aussi ceux qui feignent d'ignorer son existence... Or, s'assurer est une obligation légale, même lorsqu'on n'est pas salarié. En effet, la Casnos est l'assureur des commerçants, des artisans, des agriculteurs, ou encore des professions libérales : les médecins, les avocats, les architectes... "Le champs des adhérents est très large. Le potentiel dépasse de loin les trois millions d'assurés, sans compter leurs ayants-droit (les proches également couverts par l'assurance, ndlr)", annonce M. Acheuk-Youcef. Mais, en réalité, "seuls 600 000 assurés payent régulièrement leurs cotisations à la Casnos", indique-t-il. Ce chiffre donne une idée du nombre de contrevenants à l'obligation de s'assurer. "Les gens sous-estiment l'importance de s'assurer. Combien de familles se retrouvent sans aucune ressource en cas d'évènement grave ?", questionne-t-il. Les professionnels qui doivent s'assurer à la Casnos sont appelés à le faire "au plus vite". M. Acheuk-Youcef préfère commencer par "une importante campagne de sensibilisation". Hier, une opération "portes ouvertes" a, d'ailleurs, été initiée dans l'ensemble des agences et antennes de wilaya. Mais, très bientôt, "des mesures coercitives seront prises". "Nul n'est censé ignorer la loi", prévient le DG de la Casnos. "Les concernés recevront des mises en demeure et des contentieux seront engagés si les contrevenants ne se soumettent pas à l'obligation de s'assurer", précise-t-il. En contrepartie, le DG de la Casnos promet certains aménagements : "Il faudra mettre en place des échéanciers, mais aussi assouplir les délais de règlement des cotisations." Il cite, à titre d'exemple, les agriculteurs qui verront, sans doute, le délai de règlement de leurs cotisations allongé au troisième trimestre. Ce délai est actuellement fixé, pour tous, au 30 avril de chaque année. Un décret en attente de promulgation La Casnos se lance dans un profond processus de modernisation. Le cadre légal permettant de l'appliquer a été consigné dans un décret qui, selon le DG, "est en attente de validation et sera promulgué d'ici à trois mois". D'ores et déjà, un arrêté ministériel permettant de passer d'une direction régionale à des directions de wilaya entrera en application dans la semaine en cours. "Le rapprochement et la proximité avec les assurés règlent de nombreux problèmes", affirme M. Acheuk-Youcef. À ce sujet, le DG de la Casnos avoue que les actuelles structures et conditions d'accueil ne sont pas au niveau. Il promet des améliorations grâce à "un important programme de formation des personnels, notamment en matière d'accueil des assurés". Il s'agit, également, d'alléger les procédures et de réduire le poids de la bureaucratie. "Il est inadmissible de devoir se déplacer pour chaque papier ou renseignement", estime le DG de la Casnos. Un effort d'informatisation est consenti. "La Casnos a un nouveau site Web, un compte YouTube et une page Facebook interactive. Certains documents pourront être demandés à distance", annonce-t-il. De même, ce décret permettra de mettre en place le système "Chifa" ainsi que des mutuelles, notamment pour "la retraite complémentaire". Enfin, M. Acheuk-Youcef rappelle que "la cotisation est proportionnelle à la retraite". D'où l'importance de déclarer ses vrais revenus... A. H.