Il est heureux que la relation conflictuelle entre la Société d'impression d'Alger (SIA) et Liberté portée à la connaissance de nos lecteurs dans un cadre civilisé et sans insulte permet une autre proportion jusqu'à ameuter les écrivains publics. En l'occurrence M. Fattani, mon prédécesseurs à Liberté et néanmoins très connu à la rue de la Liberté, siège d'El Moudjahid, où il a sévi comme garant du respect de l'article 120 du parti unique et, surtout, comme délateur patenté au service du BSP. Pour les jeunes lecteurs qui ne connaissent pas ce sinistre sigle, il s'agit du Bureau de sécurité et de prévention. Une sorte de “bouchkara” à l'échelle de l'entreprise. Au ministère, où j'étais sous-directeur puis directeur de la coopération internationale et des échanges culturels, le sieur Fattani donnait son avis au BSP du ministère sur les journalistes à envoyer en mission. La récompense fut rapide : un poste du bureau APS de Tunis, poste généralement réservé aux journalistes chevronnés de l'agence. Quant à son passage à Liberté, les témoignages sont vivants, et même Zinedine Aliou Salah, assassiné le 6 janvier 1995, doit se demander encore pourquoi Fattani faisait la bringue à la “Couscoussière”, à Paris, pendant qu'on l'enterrait, lui. Plus grave, quand on n'assiste pas à la mise en terre de son propre père, c'est qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Exilé volontaire qui entre par la porte de la concorde, Fattani devrait se taire tant il est honni par la profession qui l'a subi. De la part des autres que nous croyons nos amis, la déception que nous ressentons ne peut s'expliquer que par un défaut de reconnaissance de journalistes auxquels Liberté a ouvert grand ses portes. Quant à la margarine, voire à la voiture Hyundai, tous types confondus, il est vrai que seuls ceux qui y ont pris goût peuvent parler avec autant d'ingratitude aujourd'hui. Mais laissons tomber la neige, elle ne fait pas de bruit... C'est déjà mieux que la sécheresse passée. O. A.