Si Moussa Saïb, jadis artiste de renom et adepte du football de haut de gamme, s'était frotté les mains durant toute la semaine pour espérer affronter une formation sétifienne qui pratique d'habitude un jeu ouvert et bien fouillé, il faut bien convenir que le coach kabyle aura été finalement déçu et surtout terriblement contrarié par un onze sétifien ultra-défensif. Ainsi, les Canaris ont eu bien du mal à déjouer la citadelle sétifienne, notamment en première mi-temps, où Zazou (2' et 4'), Berguiga (7', 15' et 44'), Raho (10'), Bendahmane (29') et zafour (36') auraient pu aspirer à l'ouverture du score s'ils avaient fait preuve de beaucoup plus de maîtrise et de réussite à l'approche des buts sétifiens. Scénario déjà bien connu à Tizi Ouzou, c'est toujours le vaillant capitaine Brahim Zafour qui sort souvent de son arrière-garde pour jouer au justicier dès lors que la machine kabyle est enrayée. On jouait la 55' de jeu, lorsque le gardien Haouchi, pourtant excellent pour sa première titularisation en équipe fanion, repoussait du poing un coup franc très puissant de Belkaïd mais, comme par hasard, Zafour était là à point nommé pour placer une tête victorieuse et délivrer son équipe d'un tel guet-apens tendu par ce fin tacticien qu'est Abdelkrim Bira. Du coup, la JSK retrouva son aisance habituelle, et sur une belle action de Belkaïd, Berguigua faillit doubler la mise sur une reprise de volée foudroyante que Haouchi repousse au prix d'un réflexe inouï (61'). Curieusement, ce ne fut qu'en fin de partie que les Sétifiens sortiront de leur mutisme pour inquiéter quelque peu le tenant du titre sous l'impulsion d'un superbe Hadj Aïssa, un remplaçant de luxe, qui aurait pu certainement apporter beaucoup plus de mordant à l'attaque sétifienne s'il n'avait pas été sacrifié sur le banc de touche, pour un choix tactique durant presque une heure de jeu. Même dominée durant la moyenne partie de la rencontre, l'Entente est certainement repartie de Tizi Ouzou avec quelques regrets, surtout lorsqu'on notera que sur l'une des rares audaces offensives, Achacha avait raté le “coup de théâtre” parfait peu avant la mi-temps, lorsqu'il se présenta seul face à Gaouaoui pour se mêler quelque peu les “pinceaux” avant de solliciter Fellahi aussitôt rattrapé par les défenseurs kabyles revenus à la rescousse (43'). “Cela aurait pu constituer le tournant du match et nous aurions pu perturber la sérénité de la JSK”, s'est exclamé, en fin de match, le coach sétifien Bira, quelque peu déçu par le résultat, mais visiblement satisfait par le rendement de son équipe face aux champions d'Algérie en titre. Saïb : “C'est une précieuse victoire qui nous permet de bien boucler la phase aller et de faire le plein à domicile. Il est vrai que nous avons eu d'énormes difficultés à scorer malgré notre large domination, mais nous avons su garder notre sang-froid pour récolter… finalement trois points amplement mérités. L'Entente s'est carrément cantonnée en défense, mais nous n'avons jamais douté de la victoire, car je savais bien que les Sétifiens ne pouvaient pas résister durant les 90' à une telle pression. Nous allons prendre une semaine de repos bien mérité avant d'aller nous préparer pour un stage hivernal au Maroc, à compter du 26 décembre.” Bira : “Nous n'avons pas eu la tâche facile face à une JSK très équilibrée dans tous ses compartiments. Nous avons bien joué tactiquement pour contrer la JSK et rétrécir surtout les espaces qui font la force de la JSK, bien marquer les deux avants de pointe Berguigua et Endzanga tout en bloquant aussi Belkaïd et Raho. Je pense que nous avons sérieusement perturbé la JSK et que nous aurions pu même marquer en première mi-temps, car en football, lorsqu'une occasion se présente à vous, il faut la mettre dedans. Malheureusement, en seconde mi-temps, nous avons encaissé ce but malheureux sur une faute individuelle.” M. H.