Après son élimination prématurée en Coupe d'Algérie, la JS Kabylie aura finalement bien réagi en championnat face à l'ASO Chlef, et le coach kabyle Moussa Saïb était bien le premier concerné à savourer, tel qu'il se devait, cette réaction salutaire de ses poulains. Il faut dire qu'après la semaine tumultueuse qui a suivi l'échec face au CRB, Moussa Saïb avait bien du mal à accepter toutes les attaques portées contre lui, ici et là, même si de nombreux fans du club lui avaient renouvelé leur soutien. Et s'il était particulièrement heureux de cette belle victoire acquise face à l'ASO Chlef, l'ex-meneur de jeu kabyle, pourtant très connu pour sa gentillesse et son amabilité de tous les jours, n'a pas mis de gants pour fustiger tous ceux qui l'ont pointé du doigt après la défaite consommée face au CRB. “Je suis particulièrement heureux de ce sursaut d'orgueil de toute l'équipe qui aura prouvé, en fait, que notre préparation hivernale aura porté ses fruits contrairement à ce que l'on a colporté ici et là”, dira Moussa Saïb, l'air quelque peu déçu par tous les griefs portés contre lui. D'ailleurs, en fin de partie, il était dans tous ses états et ne tarda pas à quitter précipitamment les vestiaires comme pour tourner le dos à tous ceux qui l'ont fustigé durant toute la semaine. “Que tous ceux qui ont parlé de mauvaise préparation hivernale sachent que nous ne sommes pas partis au Maroc pour faire du tourisme”, nous dira l'ex-Auxerrois qui avait bien du mal à cacher son courroux. “Que les gens sachent que Moussa Saïb est un jeune entraîneur qui débute une nouvelle carrière de coach et qui s'efforce de mettre toute son expérience de footballeur international au service de son club de toujours, la JS Kabylie. Que celui qui peut faire mieux que Saïb n'a qu'à venir mettre la main à la pâte, mais dites-vous bien que j'ai horreur de l'ingratitude”, lancera encore Saïb, qui donnait la nette impression d'avoir réussi une belle revanche sportive — cela s'entend — sur tous ses détracteurs. “Lorsque tu gagnes, tu es porté en triomphe, et quand tu perds, tu es descendu en flammes”, jettera encore le coach, dépité, comme pour rappeler, en fait, que la carrière d'un entraîneur est beaucoup plus délicate et complexe que celle d'un joueur. Jadis vedette en Europe et capitaine de l'équipe nationale et de la JS Kabylie, champion d'Algérie en titre, il aura certainement compris en la circonstance que l'itinéraire d'un coach est souvent parsemé d'embûches et de coups larvés. Allons Moussa, c'est bien le métier qui rentre ! Dur, dur d'être coach, n'est-ce pas ? M. H.