Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), n'a pas été tendre avec l'opposition, hier, lors de l'ouverture, à Alger, des travaux du conseil national de son parti. Dans son discours, il a accusé l'opposition politique, réunie dans la CLTD et l'Icso, de vouloir "réhabiliter les terroristes sur la scène politique", rappelant que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, "votée par les Algériens", les a pourtant "exclus définitivement". Il a ajouté que pour les réhabiliter, "il faut consulter le peuple algérien à travers un référendum". Les attaques de Benyounès ne s'arrêtent pas à cette seule considération. Le secrétaire général du MPA est allé jusqu'à nier l'existence même de cette opposition. "Nous n'avons pas d'opposition, il existe seulement des opposants", a-t-il dit, précisant que "cette opposition" n'a ni programme ni idées à défendre. Pour lui, elle est uniquement animée de la haine de Bouteflika. "Ces opposants ont un dénominateur commun qui est la haine du chef de l'Etat", a encore asséné le chef du MPA, qui s'en est pris, au passage, à certains titres de la presse nationale, sans les citer. Des titres qu'il estime coupables de vouloir d'abord imposer "leur solution" et d'avoir donné des tribunes à des chefs terroristes. Le chef du MPA faisait certainement allusion à Madani Mezrag. Concernant le bilan de la première année du 4e mandat, Amara Benyounès l'a jugé "positif". Il l'est d'autant plus, a-t-il indiqué, "que le gouvernement maintient le cap de sa politique sociale malgré la crise pétrolière". "L'Algérie n'a pas de dettes, elle a des réserves de changes qui lui permettent de faire face à la crise durant 3 à 4 ans", a-t-il justifié, précisant que cela "est l'œuvre d'Abdelaziz Bouteflika". Pour Benyounès, il y a lieu de dresser aussi le bilan de l'opposition qui n'arrive pas, selon lui, "à mobiliser les Algériens pour leur projet de transition". "Ils ont appelé à des manifestations à l'échelle nationale, et seules 6 000 personnes ont répondu à l'appel", a dit Benyounès pour expliquer que "l'anti-Bouteflika" ne mobilise pas les Algériens. Pour justifier "l'échec" de l'opposition, Benyounès l'accuse aussi de vouloir "utiliser" le dossier du gaz de schiste pour mobiliser. Il a rappelé, à ce propos, que lors du vote à l'APN du projet, "aucun parti ne s'y est opposé", ajoutant que "certains se sont déplacés à In-Salah afin de découvrir la région, et non pas pour soutenir la manifestation". "Quand François Hollande parle, certains se mettent au garde-à-vous", a-t-il encore accusé, ajoutant que si la France refuse d'exploiter le gaz de schiste, "elle a ses propres raisons", qui ne sont pas "forcément les nôtres". Par ailleurs, Benyounès a attribué la faiblesse de la mobilisation de cette dernière à l'absence d'adhésion citoyenne. "Sous le règne de Bouteflika, la liberté de manifester est garantie" et "aucun journaliste n'est emprisonné", a-t-il justifié. Sur un autre registre, il a souligné que les informations relayées concernant le projet de la révision constitutionnelle sont "fausses" et que seules "les déclarations d'Ould Khelifa sont vraies", rappelant que le MPA "plaide pour la sauvegarde du caractère démocratique et républicain de l'Etat algérien, l'officialisation de tamazight, les droits de la femme...". M. M.