Le département américain de l'Agriculture a financé une étude pour un bilan sur les cultures génétiquement modifiées. Elle porte sur la période 1996, année de l'introduction de ce type de culture, jusqu'à 2014 (ers.usda.gov/publication). Le nombre d'autorisations délivrées pour effectuer des tests est passé de 4, en 1985, à 1 194 en 2002, avec une moyenne d'environ 800 par an, par la suite. Depuis 2005, le nombre de constructions géniques (façons dans le gène ciblé est emballé avec d'autres éléments) ont augmenté très rapidement. En outre, les variétés avec des propriétés agronomiques (comme la résistance à la sécheresse) sont passées de 1 043 en 2005 à 5190 en 2013. En septembre 2013, environ 7 800 autorisations ont été approuvées pour le maïs, plus de 2 200 pour le soja, plus de 1 100 pour le coton et environ 900 pour les pommes de terre. 6 772 versions avec la tolérance aux herbicides et 4 809 avec résistance aux insectes. Trois cultures (maïs, coton soja) constituent la majeure partie des surfaces dédiées aux OGM (organismes génétiquement modifiés). Les agriculteurs américains ont planté environ 60,392 millions d'hectares de ces cultures transgéniques en 2013, soit environ la moitié de la superficie totale utilisée pour l'agriculture. L'étude ajoute, entre autre, que pour le soja, 93% du type de culture utilisée est un Soja HT (tolérant à un herbicide). En langage clair, cette plante génétiquement modifiée pour résister à un herbicide permet à l'agriculteur de planter sans avoir à labourer et arracher les mauvaises herbes. Il lui suffit d'arroser son champ d'herbicide qui brûle tout sauf la plante OGM. L'étude note une émergence plus rapide que prévue de plantes sauvages tolérantes à cet herbicide. Les mauvaises herbes se sont donc adaptées, elles ont muté pour devenir résistantes à l'herbicide. Alors, pour en venir à bout, il faut augmenter les doses et chercher de nouveaux cocktails. Ce qui conduit nombre d'experts à dire que les OGM n'existent pas sans produits chimiques. Autre information, l'acceptabilité de la nourriture issue des OGM est en moyenne plus élevée dans les pays pauvres que dans les pays riches qui ne souffrent pas de déficit alimentaire. Chez nous, au plan formel "l'importation, la distribution, la commercialisation et l'utilisation du matériel végétal ayant fait l'objet d'un transfert de gène en provenance d'un autre individu appartenant à une espèce différente, voire d'un gène bactérien", est interdite (arrêté inter-ministériel 910 de décembre 2000). Question : Y a-t-il des OGM dans nos assiettes (céréales, oléagineux, sucres et bien d'autres produits alimentaires sont massivement importés) ? En tout cas, le contrôle est défaillant par manque de laboratoires et de tests sur les OGM.