Le président du groupe indien sera, aujourd'hui, à Alger, pour présenter au Chef du gouvernement son projet d'achat de cinq entreprises publiques dont Alfatus, Anabib et l'EMB. Le magnat indien, Lakshmi Mittal, patron du numéro un mondial de l'acier, le groupe Mittal-Steel, auquel appartient Ispat, arrivera, ce soir, à Alger, à bord de son avion spécial. Au programme de sa visite, une entrevue le 22 décembre avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et des entretiens avec des ministres dont les départements ont un lien avec le dossier de la privatisation. Ce patron a eu déjà à rencontrer le président de la République, il y a une année et demie. Pour “des empêchements de dernière minute”, son arrivée à Alger, programmée pour hier, et son rendez-vous avec Ahmed Ouyahia pour aujourd'hui sont ainsi décalés. L'objet de cette importante visite en Algérie du patron du géant mondial de l'acier ? Selon une source sûre, M. Mittal est à Alger pour finaliser le processus d'acquisition de 5 entreprises publiques des 1 200 proposées à la privatisation par le gouvernement algérien. Les entreprises sur lesquelles l'homme d'affaires indien a jeté son dévolu se recrutent toutes dans le secteur de la métallurgie. Il s'agit de l'EMB (ayant des sièges dans plusieurs wilayas), de TPL (Oran), de Anabib (Ghardaïa), Ghazaouet et Alfatus (l'Algérienne de fabrication de tubes soudés, une filiale du groupe Sider d'Annaba). Depuis trois mois, des experts étrangers du groupe Ispat ont séjourné en Algérie. Ils ont procédé à l'expertise (statistiques, personnel, déficit...) de ces 5 entreprises. C'est, hier, que l'opération a pris fin. Aussi, le président-directeur général du groupe Ispat, M. Fanjay Kummar, a tenu dans la même journée une réunion avec M. Driss Tandjaoui, président du directoire de la SGP transformation sidérurgique Transob, pour mettre les dernières retouches à ce lourd dossier, c'est-à-dire la reprise des 5 entreprises. Décidément, le marché algérien intéresse au plus haut point l'homme d'affaires indien dont le groupe sidérurgique Ispat avait conclu, le 21 octobre 2001, un partenariat avec le complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba) Sider. Une formule de privatisation qui semble avoir donné ses fruits puisque cette expérience est souvent citée comme l'exemple à suivre en matière de privatisation. Même les travailleurs n'en disent que du bien. Les syndicalistes du complexe ont soutenu que les travailleurs ont bénéficié de beaucoup d'avantages. Le partenaire indien a investi quelque 75 millions de dollars depuis sa reprise à 70% des activités de production du complexe. Bien plus, depuis que ce partenariat est contracté, Ispat-Sider a — c'est un syndicaliste du complexe qui le dit — triplé son chiffre d'affaires. Sa production est passée de 2 200 tonnes/jour à 5 000 tonnes/jour. “Rien que pour 2003/2004, il y a une création de plus de 900 emplois. Pas moins de 3 000 agents de la fonction de secouriste et celle de l'automaticien ont suivi des formations. 70 autres agents ont suivi des formations dans 14 pays étrangers”, a-t-il encore fait remarquer. Pour ce qui est du groupe Mittal Steel, il est né de la fusion, en octobre dernier, des groupes sidérurgiques Ispat International et LNM Holding de l'homme d'affaires indien, Lakshmi Mittal, et du géant américain International Steel groupe (ISG). Selon le quotidien économique L'expansion, “Mittal Steel deviendra le numéro un mondial de l'acier en terme de livraison, devançant de loin l'actuel leader du marché, l'européen Arcelor (60 à 65 millions de tonnes prévus pour 2004 contre 43)… Mittal Steel aura un chiffre d'affaires total proforma de 31,5 milliards de dollars et une capacité de production de 70 millions de tonnes”. A. C.