Le journalisme, à l'instar des autres secteurs, n'a pas été épargné par le dynamisme des médias sociaux. Encore impopulaires il y a huit ans, facebook, YouTube et Twitter font partie désormais du quotidien des professionnels de l'information. L'impact des réseaux sociaux sur la presse est palpable, et les exemples sont nombreux. La vidéo de l'enfant maltraité par un chien sous l'instigation d'adultes, en avril dernier, en est l'illustration même. Plusieurs médias ont rapporté l'info en se basant sur des images virtuelles. Cette même vidéo, postée sur YouTube, a déclenché un buzz sur facebook, et a attiré l'attention des journalistes. Ces derniers se sont retrouvés à relayer l'information sur leurs journaux respectifs. Ce qui a entraîné une procédure judiciaire avec la mise à l'arrêt de plusieurs personnes impliquées par les images de la vidéo. Cette "affaire" a démontré que ces réseaux sociaux, désignés également par "plateformes", jouent le rôle de "réunificateurs" de plusieurs sources d'informations. Facebook et Twitter peuvent être également utilisés par les médias comme un moyen de fidéliser le lectorat. Grâce aux commentaires et aux messages privés publiés sur ces réseaux sociaux, les lecteurs se sentent plus proches des journalistes. Avec cette interactivité créée, ces sites suscitent des débats, jusqu'à créer eux-mêmes des sujets d'actualité. Cet état des lieux donne raison à ceux qui qualifient ces réseaux sociaux de baromètre de l'opinion publique. Ces nouveaux champs obligent également, en quelque sorte, les médias et journalistes à se "définir" dans le paysage médiatico-numérique. Une simple signature sous un article ne suffit plus. Les journalistes se présentent actuellement avec surtout un compte Twitter, et leur nombre de followers abonnés), et éventuellement un compte facebook. Une nouvelle tendance appelée l'"automarketing", qui vise ainsi à gagner en notoriété numérique. Les journaux également ne peuvent pas se mettre à l'écart de cette mondialisation médiatique. Même un site ne suffit plus. Il faut avoir une stratégie digitale en ayant une page facebook, un compte Twitter et une chaîne YouTube. L'impact est tel que plusieurs personnalités publiques (hommes politiques, artistes, sportifs, etc.) contournent les canaux classiques (des journaux, chaînes TV ou envois de fax) en communiquant via leurs comptes facebook ou/et Twitter. Djilali Soufiane (Jil Jadid), Abdelaziz Rahabi (ex-ministre), ou encore Abderazak Makri (MSP) en font partie. Plusieurs journalistes écrivent leurs articles en se référant aux publications mises en ligne par ces hommes politiques sur leurs plateformes. Cette tendance de communiquer via les réseaux sociaux est en hausse et avec le temps ça prendra de l'ampleur. I. A. @ImeneAmokrane