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Un Prix du président de la République pour le journaliste professionnel Bouteflika a annoncé son institution, hier, dans un message à l'occasion du 3 mai
Après avoir institué, en 2013, le 22 octobre Journée nationale de la liberté de la presse, le président de la République a enchaîné cette année, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, avec l'institution du Prix du président de la République pour le journaliste professionnel. Le président Bouteflika s'est invité à la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, à travers un message aux femmes et aux hommes des médias, avec l'annonce à l'occasion de l'institution du prix du président de la République pour le journaliste professionnel qui sera décerné, à partir de 2015, en guise de reconnaissance aux efforts "soutenus" et "dévoués" pour la consécration des principes de la liberté d'expression. Après avoir consacré, en mai 2013, la date du 22 octobre comme Journée nationale de la Presse, en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal El Moudjahid, le chef de l'Etat vient de faire un geste de plus en direction de la corporation, à travers l'institution de ce prix. Il reste, cependant, à connaître les modalités de constitution du jury et les critères d'attribution de cette distinction. Ce qu'il y a lieu de retenir, d'emblée, c'est que le président de la République, hormis l'hommage rendu à la corporation, particulièrement à celles et ceux qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leur fonction, c'est que le message, dans sa globalité, ne fait aucunement mention aux entraves rencontrées par les professionnels des médias, ni au rétrécissement des espaces de liberté. Bien au contraire, il est demandé aux professionnels plus de crédibilité et de professionnalisme. Mieux, le président Bouteflika estime que le rôle des médias est de donner une bonne image du pays, en affirmant que "les médias doivent s'ériger en rempart pour défendre la patrie tout en se faisant l'écho de ses réalisations à travers le monde". Tout en rappelant le dispositif législatif mis en place depuis trois ans, notamment la promulgation de la loi sur l'information et la mise en place progressive du cadre réglementaire codifiant le domaine de la presse, le chef de l'Etat a exhorté les professionnels des médias "à adhérer à la démarche des réformes et à se fédérer sous une organisation représentative au sein des instances nées à la faveur de ces développements notamment l'Autorité de régulation de la presse écrite et le Conseil d'éthique et de déontologie professionnelle". Le président Bouteflika s'en prend à "la pensée unique" et au "parti pris politique" qui, selon lui, "inhibent l'essor des médias". Pour lui, le développement des médias reste "tributaire d'une information crédible, loin de la diffamation et de la médisance, et qui place l'intérêt suprême du pays et des citoyens au cœur de la mission d'informer". S'adressant aux médias de service public, il les invite à "promouvoir leur action et leur contenu de manière à se hisser aux avant-postes du champ médiatique, un objectif inéluctable à atteindre absolument". Le message du président Bouteflika contient beaucoup plus de reproches aux médias que de garanties ou d'engagements en faveur de la liberté d'expression. Même si on est loin de la maladresse contenue dans le message controversé du 19 mars dernier, d'ailleurs, rectifié quelques heures après, le message d'hier reste fidèle à l'attitude du président Bouteflika vis-à-vis de la presse algérienne depuis son accession au pouvoir. A. B.