« De toute évidence, la pensée unique et le parti pris politique inhibent l'essor des médias. Leur développement reste tributaire d'une information crédible, loin de la diffamation et de la médisance, et qui place l'intérêt suprême du pays et des citoyens au cœur de la mission d'informer », écrit le chef de l'Etat dans un message adressé à la corporation à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. Tout en s'inclinant à la mémoire des journalistes ayant perdu leurs vies dans l'exercice de leur fonction, et surtout en rappelant les bouleversements qui « secouent le monde d'aujourd'hui du fait des défis imposés par la mondialisation et l'hégémonie culturelle et civilisationnelle », Abdelaziz Bouteflika appelle les médias « à s'ériger en rempart pour défendre la patrie, tout en se faisant l'écho de ses réalisations à travers le monde ». C'est mu par le souci d'œuvrer à la consécration et à « l'ancrage » de la liberté d'expression que le président de la République œuvre au renforcement des acquis de la presse, en vue de la hisser au plus haut degré de professionnalisme et de crédibilité. Mais le professionnalisme est à la fois tributaire de la modernisation du système d'information et de communication et de la qualité de l'information fournie aux lecteurs. Une information objective, loin de toute diffamation, et qui laisse le citoyen « entrevoir les progrès de la société et appréhender les mutations survenues dans son environnement régional et international ». Un objectif qui ne saura être atteint sans la mise en place « d'outils juridiques régissant l'acte d'informer, conformément aux normes en vigueur dans les sociétés démocratiques », rappelle Bouteflika. La mise en place de l'autorité de régulation de la presse écrite, le conseil d'éthique et de déontologie professionnelle et l'autorité de régulation de l'audiovisuel sont autant de mesures appelées à consolider la mission d'informer. Par ailleurs, des initiatives tendant à conférer davantage de professionnalisme à la presse nationale ont vu le jour avec l'organisation de cycles de formation en faveur des journalistes, comme ce fut le cas des secteurs de la justice et de l'environnement. Ce qui permettra aux professionnels de s'imprégner de notions spécialisées dans ces domaines stratégiques. Le président a également convié les journalistes à « se fédérer sous une organisation représentative » au sein des instances nées à la faveur des récentes réformes du secteur. En conclusion de son message, Abdelaziz Bouteflika a annoncé l'institution du prix du président de la République du journaliste professionnel qui sera décerné à partir de cette année. Un autre signe de reconnaissance pour les efforts soutenus des journalistes pour la consécration des principes de la liberté de la presse.