La crise que vit l'Apw de Béjaïa depuis six mois n'est pas près de connaître son épilogue. En effet, la session extraordinaire d'hier, convoquée par son président dans l'espoir d'un dénouement, s'est terminée en queue de poisson. Après que les élus se soient donnés en spectacle pendant cinq longues heures, la session a été levée par le président, à la grande satisfaction de tout le monde. Avant l'ouverture des travaux de la session, une tension était perceptible chez l'ensemble des élus. Le président forme son bureau et l'assemblée l'approuve. Rien d'anormal jusque-là. Mais dès que le président a lu l'ordre du jour, à savoir "la mise en conformité de l'assemblée", une véritable cacophonie gagne la salle. "L'ordre du jour est vague, M. le président", déclarent, d'emblée, quelques élus de la nouvelle majorité. Le groupe FFS, quant à lui, conteste la présence d'une élue, Mlle Fouzia Nissam, qui a remplacé une élue du FFS, Mlle Souad Idir, du fait que l'assemblée n'a jamais délibéré. "Comment a-t-elle obtenu sa carte d'élue ?", s'est interrogé un élu du FFS. "Elle a la convocation du président de l'APW", lui rétorque un autre élu, du camp adverse. Rien que sur ce point, les élus ont eu à palabrer pendant presqu'une heure. Sans résultat. Le président tente, vaille que vaille, de ramener les élus à la question essentielle de la session. Celle du remplacement des trois vice-présidents. C'est dans une ambiance électrique que les débats sont tenus. On assistera à un véritable dialogue de sourds. Tous les élus, sans exception, étaient dans tous leurs états et souvent incontrôlables. La nouvelle majorité, constituée de 24 élus, veut les trois vice-présidences de l'exécutif et le président de l'APW et ses camarades élus du FFS tiennent à garder une vice-présidence. Mais chacune des deux parties campe sur sa position dans une cacophonie indescriptible. D'ailleurs, les interventions sont à peine audibles. Même les citoyens observateurs à la session scandent "Le FFS berra, dehors" et parfois "Les élus berra, dehors". La nouvelle majorité, par la voix du chef de groupe RCD, Mouloud Deboub, déclare qu'elle concède une vice-présidence au choix du président de l'APW. Tout le monde a cru que la crise s'acheminait vers son dénouement. "Je suis conforté par cette concession de la majorité, mais il m'est difficile de choisir parmi cette majorité deux vice-présidents", déclare le président de l'APW. Il a, vraisemblablement, saisi dans l'air le traquenard de la majorité : le ramener à soumettre à l'approbation un nouveau exécutif de son choix, qui sera désapprouvé par l'assemblée ensuite. Ainsi, l'assemblée restera sans exécutif. Autrement dit, la crise se corsera davantage. La session sera levée à cet instant-là par son président. Un autre rendez-vous manqué, sans plus ! L. O.