La crise qui paralyse l'APW de Béjaïa, depuis décembre dernier, est, apparemment, en voie d'être réglée. Le déplacement, avant-hier et hier, de Talbi Mohamed, directeur général de la réglementation et des libertés publiques au ministère de l'Intérieur pour le dénouement de la crise en "écoutant les deux parties protagonistes", a porté ses fruits. En effet, après une réunion marathon avant-hier et hier à la wilaya, il a été convenu entre les deux parties en crise de programmer une session extraordinaire de l'APW pour les remaniements de l'exécutif et des commissions permanentes de l'APW. C'est à cet accord que sont arrivés, hier, à l'issue d'une réunion de plus de six heures entre les chefs de groupes et le président de l'APW sous la présidence de l'émissaire du département de l'intérieur et en présence du wali, du DRAG et du DAL. Un procès-verbal d'accord consensuel a été signé par les deux parties pour débloquer la situation qui n'a que trop duré. Dans un communiqué de presse de la cellule de communication de la wilaya, il est écrit qu'"une commission a été dépêchée par le ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, dirigée par le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques à l'effet de rechercher avec les élus de l'APW des solutions idoines pour sortir cet organe délibérant de l'impasse dans laquelle il se trouve depuis des mois". Le document signale qu'au terme de cette réunion "les élus sont finalement parvenus à une solution consensuelle qui consiste en la recomposition de l'instance exécutive de l'assemblée et la révision de la composante des commissions avec l'élection de leurs bureaux". Peut-on dire pour autant que la crise est réglée ? A priori, non. C'est pour cela que le communiqué de la cellule de communication parle de "début de dénouement". Donc, il faut attendre la tenue de cette session extraordinaire de l'APW dans vingt jours. Une session qui se déroulera, apprend-on auprès du chef de groupe du FLN, en présence du directeur général aux libertés publiques et aux affaires juridiques. La procédure dans le code de wilaya est claire aussi bien pour le remplacement de l'exécutif que pour les membres et présidents des commissions de l'APW. Aussi bien pour le choix des vice-présidents par le président de l'APW que pour les présidents des commissions élus par les membres des commissions, les deux sont soumis à l'approbation de l'Assemblée. Et c'est là que l'on risque de revenir à la case départ : la crise. Il faut dire que la pierre d'achoppement entre le président de l'APW, son groupe FFS et la nouvelle majorité, formée par l'alliance entre les groupes d'élus du RCD, du FLN, du Forum socialiste et du RND, est justement le remaniement exigé mordicus par cette nouvelle majorité, mais qui bute sur la résistance du président de l'APW et de ses pairs élus du FFS. "La balle est dans le camp du président et des élus FFS maintenant. Si son choix des trois vice-présidents ne tient pas compte de nos propositions, nous voterons contre et l'assemblée sera de nouveau bloquée", nous a déclaré, en substance, le chef du groupe RCD, Mouloud Deboub. Même son de cloche du côté du chef de groupe FLN, Djerroud Saâdi. "Le président de l'APW est appelé, malgré lui, à composer avec la nouvelle majorité s'il veut débloquer la situation. Autrement, l'Assemblée s'acheminera vers sa dissolution si ce blocage perdure", nous a déclaré M. Djerroud à cet effet. Nos tentatives de joindre le président de l'APW pour une déclaration ont été vaines. L. O