Le P-dg de la compagnie milite pour "une réforme profonde" de la réglementation régissant le secteur des assurances, en introduisant davantage de flexibilité. L'année 2014 a été caractérisée par des résultats financiers particulièrement bons pour Alliance Assurances. C'est, du moins, ce qui ressort des chiffres communiqués, hier, par les responsables de l'entreprise, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel Oasis à Hussein-Dey (Alger). La compagnie, qui fête ses 10 années d'activité, a réalisé, l'année dernière, un chiffre d'affaires de 4,427 milliards de dinars, en hausse de 7% par rapport à l'année 2013. La société a dégagé une marge brute de 2,25 milliards de dinars, soit un taux de marge brute de 51%. Le résultat brut d'exploitation a atteint 432 millions de dinars, soit un taux de rentabilité opérationnelle de 10%. Le bénéfice net est de 355 millions de dinars, en baisse de -3% par rapport à 2013. Outre la légère augmentation du chiffre d'affaires, ce résultat s'explique surtout par une maîtrise relative des coûts (les charges de gestion évoluent dans des proportions inférieures au chiffre d'affaires), une sinistralité contenue, un meilleur suivi des recours, une large opération de liquidations inter-assurances et un recouvrement plus agressif. Ce résultat est aussi impacté par les provisions constituées au titre des primes d'encouragement à verser au personnel de la compagnie. "Aussi, la compagnie préserve les intérêts de ses actionnaires en versant une part de 57% du bénéfice net. Chaque actionnaire percevra une rémunération en numéraire de 35 DA par action, soit une hausse de 17% par rapport aux dividendes versés au titre de l'exercice 2013", annonce la compagnie dans un communiqué. Alliance Assurances affiche une rentabilité moyenne des fonds propres appréciable. Cette profitabilité a, notamment, permis à Alliance de se désendetter et d'augmenter également ses fonds propres de 8%, également par rapport à l'année dernière. Dans un marché efficient, la valeur de l'action Alliance devrait à son tour évoluer dans les mêmes proportions que l'augmentation des bénéfices réinvestis (réserves). Malheureusement, le comportement de l'action Alliance Assurances sur le marché secondaire ne reflète pas la réalité économique et financière de la société. Selon le rapport de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Le titre Alliance Assurances a connu, pour l'exercice 2014, une nette régression des cours par rapport au prix d'introduction (830 DA) en clôturant l'exercice à un prix de 595 DA. Les fluctuations des cours du titre se situent entre 595 DA et 610 DA. Pour autant, le retrait d'Alliance Assurances de la Bourse d'Alger "n'est pas à l'ordre du jour". Le P-dg de la compagnie, Hassen Khelifati, milite pour "une réforme profonde" de la réglementation régissant le secteur des assurances, en introduisant davantage de flexibilité. "Nous ne demandons pas une ouverture sauvage. Nous demandons seulement une ouverture aux jeunes universitaires", précise M. Khelifati, estimant que la facilitation des conditions d'accès à l'activité d'agent général d'assurance pourrait générer 100 000 emplois dans le secteur en trois ans. Depuis sa création, Alliance Assurances a multiplié par trois son chiffre d'affaires. Elle a pu conquérir la 2e place du secteur privé dès la 3e année et s'y maintenir à ce jour. La société compte 200 agences dans 42 wilayas et plus de 1,5 million de contrats souscrits. "Nous comptons atteindre 2 millions de contrats souscrits à la fin de l'année 2015", ambitionne M. Khelifati. En matière de sinistres, Alliance Assurances a régularisé 40 000 dossiers en 2014, pour un montant de 2,4 milliards de dinars. En 10 ans, 250 000 dossiers ont été réglés pour un montant de 15 milliards de dinars. En matière de perspective, M. Khelifati a annoncé le démarrage de l'activité de la filiale d'Alliance Assurances créée en 2014 et dédiée à la promotion immobilière par la réalisation d'une tour d'affaires qui abritera, entre autres, le nouveau siège d'Alliance Assurances et ses filiales à la suite de la concession, par arrêté du wali d'Alger, d'un terrain d'une superficie de 1 603 m2 relevant du domaine privé de l'Etat, sis au quartier des Affaires de Bab Ezzouar. M. R.