Les groupes terroristes se réclamant de Daech continuent de sévir à l'est du pays, dans la wilaya de Batna notamment, où ils viennent de commettre un attentat à la bombe. Quelques semaines auparavant, l'ANP avait réussi à décimer une cellule de 25 terroristes dans la wilaya de Bouira. Un colonel de l'Armée nationale populaire (ANP) a trouvé la mort, jeudi, tôt le matin, dans l'explosion d'une bombe de fabrication artisanale déposée par le groupe terroristes ayant, par le passé, investi le mont Chelaâlaâ, à l'ouest de Batna. Âgé d'une cinquantaine d'années, marié et père de cinq enfants, le colonel B. T. était à la tête du secteur opérationnel de la wilaya de Batna. Le jour de l'attentat, il commandait une opération de ratissage des massifs jouxtant la ville. L'opération, qui n'était pas la première du genre, avait pour objectif d'éradiquer les survivances de Djound El-Khilafa, groupe armé ayant prêté allégeance à l'Etat islamique. L'on parle de "survivances" car Djound El-Khilafa, ayant activé auparavant sous la dénomination Adaâwa wa al-Qital, serait en train de se désintégrer, selon certaines sources, résultat des difficultés majeures qu'il rencontre sur le terrain. L'absence de cellules de soutien au sein de la population, le privant de ravitaillement, a contraint, ces dernières années, des terroristes à déserter les monts de la wilaya. Les groupuscules armés, rappelons-le, ont déjà perdu beaucoup d'éléments, lesquels ont déposé les armes, dans le cadre de la loi portant réconciliation nationale. D'autres ont fui leurs repaires ou ont été abattus par les services de sécurité. Plus récemment, ce sont des divergences qui auraient miné Djound El-Khilafa. Ces divisions sont liées particulièrement à la position à adopter vis-à-vis d'Al-Qaïda et de l'EI. Si certains éléments demeurent fidèles à la matrice originelle d'Al-Qaïda, d'autres ont vite affiché leur fascination pour l'EI. Des tensions et des conflits qui ont été révélés par un terroriste repenti, F. Z., âgé d'une quarantaine d'années. Ce repenti, qui avait rejoint les maquis de Merouana (40 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya), depuis près d'une vingtaine d'années, a faussé compagnie à sa katibat avant de contacter sa famille afin de se rendre aux services de l'ordre, à Batna. Cette reddition, survenue une semaine après le déclenchement de l'opération de ratissage déclenchée après l'assassinat de quatre Patriotes, le 12 mai dernier, est vraisemblablement le résultat des pressions que subissent les terroristes. Un attentat attribué à la branche locale qui se réclame de l'EI, mais qui n'a pas été revendiqué. Elle survient aussi après la grande opération de l'ANP dans la wilaya de Bouira, qui s'est soldée par l'élimination d'une cellule de Daech composée de 25 membres fortement armés. L.M.