à Oran, le concept de voyage organisé a tendance à disparaître. Aujourd'hui, c'est plus le voyage "à la carte", qui veut dire que l'agence de voyages prend en charge la billetterie et la réservation et éventuellement la mise à disposition de guides. Cet été, comme de coutume, les Oranais choisiront entre l'Espagne et la Tunisie. Dans une moindre mesure, le Maroc reste tout de même une destination dite stable, c'est en tous les cas ce qui ressort d'une tournée faite dans les agences de voyages à Oran. L'Oranais, à l'instar de ses compatriotes, n'est pas un grand voyageur. Et malgré la réémergence de la classe moyenne, les voyages vers l'étranger n'ont pas explosé ces dernières années et restent l'apanage de quelques nantis qui ont appris, comme indiqué par un voyagiste, à satisfaire leur goût du voyage en actionnant leurs connaissances ou en imitant un circuit en vogue, découvert généralement par ceux qui préfèrent faire appel aux agences de voyages étrangères, notamment en France, qui proposent des circuits à thèmes, alliant découvertes culturelles et évasions balnéaires. D'ailleurs, ici, le concept du voyage organisé a tendance à disparaître. Aujourd'hui, c'est plus le voyage "à la carte", qui veut dire que l'agence de voyages prend en charge la billetterie et la réservation et éventuellement la mise à disposition de guides. "Je ne vends que des billets. Mais je peux vous communiquer le téléphone d'un confrère si vous désirez savoir plus sur un voyage organisé", nous lance tout de go un jeune homme derrière son comptoir d'agence de voyages, très bien située au centre-ville d'Oran. Le ton est donné et renseigne sur la principale activité des agences de voyages aujourd'hui : la vente des billets d'avion dans la majeure partie des cas, et accessoirement le billet bateau. Les propriétaires des agences de voyages ont compris le filon et l'exploitent très bien, comme nous l'indique un ancien voyagiste qui avait pignon sur rue. Le citoyen aujourd'hui, en sus des agences locales d'Air Algérie, tient dans la majeure partie du temps à s'orienter vers les agences de voyages parce qu'elles recèlent des agents qui peuvent les aiguiller et leur faciliter l'accès vers le fameux ok. En bref, le "voyageur" oranais, pas nécessairement pour le loisir, préfère faire appel à ces agences de voyages qui prodiguent conseils et orientations et peuvent leur refiler des "ficelles" pour les destinations, les coûts et les escales. Cet été, le programme le plus prisé reste celui d'Istanbul. Avec un peu moins de 320 000 DA, et pour 8 jours et 7 nuits dans un hôtel 5 étoiles (petit-déjeuner inclus), pour 2 personnes, cette destination est très demandée. Le programme permet des excursions intéressantes. Le Maroc reste également une destination de choix avec des offres réellement captivantes pour un circuit Marrakech, Agadir et Casablanca, le tout aux alentours des 300 000 DA, et ce, pour une dizaine de jours. La Jordanie est également une nouvelle capitale pour l'éventuel touriste oranais. La mer Morte ou la mer Rouge font désormais partie des circuits qui commencent à drainer une demande locale. La Tunisie, championne en titre de la destination des Oranais (et Algériens) depuis quelques années déjà, et malgré sa situation politique, continue à intéresser les bourses moyennes et propose toujours un excellent rapport qualité/prix. Les agences de voyages ont peu à peu délaissé le circuit tunisien vu que les agences tunisiennes font le boulot et que le touriste oranais a appris à se débrouiller seul ou en groupe lors de ses déplacements. C'est le cas également de l'Espagne, que les ouled El-Hamri, Plateau St-Michel et St-Pierre ont appris à bien connaître. Le voyage religieux de la omra reste extrêmement couru et représente la toute première destination, avant toutes les capitales réunies. Pour quelque 350 000 DA par personne, le voyage reste cher. Quelques agences se sont spécialisées dans ce business extrêmement lucratif et se livrent parfois des batailles acharnées pour appâter "le client", surtout lorsque les vacances coïncident avec le Ramadhan, comme c'est le cas depuis quelques années. B. Brahimi