Certains propriétaires des lots de terrain profitent pleinement de l'absence rigoureuse des services concernés pour accaparer des terrains domaniaux ou ceux appartenant à l'APC pour faire des travaux d'extension. Décidément, l'anarchie dans la construction n'est plus une caractéristique propre aux quartiers populaires et aux zones rurales, comme cela fut il y a quelques années. L'incivisme et l'irresponsabilité de certains citoyens ont créé une image désolante, voire même répugnante, tout à fait contraire à celle planifiée par les autorités concernées lors de la création des zones d'habitation. Le constat a été fait dans la zone d'habitation urbaine n° 3, située au quartier Frères-Slimoune, dans la région des 40 Hectares. Certains propriétaires des lots de terrain profitent pleinement de l'absence rigoureuse des services concernés pour accaparer des terrains domaniaux ou ceux appartenant à l'APC pour faire des travaux d'extension dans leurs maisons. D'autres n'hésitent pas à empiéter sur des terrains appartenant à leurs voisins qui n'ont pas encore construit leurs habitations. Selon des habitants, le problème est plus grave, puisque le plan de masse du lotissement en question, élaboré par l'Agence foncière et la direction des domaines publics au début des années 1990, n'a pas été respecté dès la construction des premières maisons. Un habitant de ce quartier censé être résidentiel a fait savoir que ce problème, qui a déjà été exposé officiellement aux services techniques de l'APC de Jijel, est dû à un décalage de certains lots de terrain, dont les propriétaires n'ont pas consulté l'Agence foncière pour faire le piquetage, ce qui a créé un chamboulement. Cette situation anarchique s'est répercutée sur les terrains qui n'ont pas été encore occupés. En effet, un père de famille qui a entamé les travaux, il y a un mois, a vu son lot de terrain se réduire comme une peau de chagrin, passant de 150 m2 à 108 m2, soit une perte de 42 m2. "J'ai tout fait pour régler le problème afin de récupérer l'espace que j'ai perdu, j'ai écrit des requêtes dans lesquelles j'ai exposé mon cas en détail, mais en vain. Maintenant, je suis obligé de me contenter du peu qui me reste pour ne pas en perdre davantage", explique notre interlocuteur. Un autre qui a rencontré le même problème n'a pas hésité de récupérer son terrain en empiétant de quelques mètres sur le terrain domanial, causant ainsi un problème de vis-à-vis avec son voisin d'en face. L'anarchie ne s'arrête pas à ce niveau d'ignorance. En effet, nous apprendrons auprès des résidents qui nous ont fait part du plan de masse qu'un individu ne possédant aucun acte de propriété, encore moins un permis de construire, a bâti sa villa sur un lot appartenant à l'APC, au moment où les services techniques semblent ne pas s'en soucier. "Il faut vraiment avoir du courage pour construire une bâtisse de deux étages sur un lot appartenant à l'Etat !", s'étonnent les habitants. Pis encore, le propriétaire de cette construction illicite, à en croire les habitants, n'a pas hésité à barrer la route près de sa bâtisse pour s'emparer du reste du terrain, ce qui a provoqué la colère de certains qui utilisaient ce passage pour se rendre à leurs demeures. "Le propriétaire a barré la route en essayant de faire croire aux voisins que ce lot lui revient de droit. Si c'était vraiment le cas, pourquoi n'a-t-il pas fait ça avant ? Pourquoi a-t-il barré la route la nuit, loin des regards des autres et à l'insu des autorités ?", s'interrogent les habitants, et de continuer : "Je pense que la police de l'urbanisme et les services de l'APC doivent intervenir pour mettre fin à cette mascarade." Même si cette débandade qui règne dans ce quartier n'a pas attiré l'attention des services de l'APC et d'autres secteurs qui doivent faire respecter la loi, les résidents, eux, ne cessent de se plaindre contre les agissements irresponsables de ces individus qui, en toute impunité, piétinent le code de l'urbanisme. On peut, en effet, voir des cordes d'amarrage à la place des ralentisseurs, ou encore des routes goudronnées endommagées volontairement par des propriétaires de maisons pour faire passer des canalisations, et même des câbles électriques de haute tension qui survolent les habitations créant ainsi un danger de mort. En attendant une réaction sérieuse de la part des services concernés, les droits de certains habitants sont bafoués par ceux qui ne prêtent aucune importance aux lois de la République et continuent d'agir en toute impunité. M. S.