L'institution de Bretton-Woods suggère, également, la mise en place des réformes structurelles qui permettent de diversifier le secteur des exportations et de le rendre beaucoup plus compétitif. L'Algérie doit mener une politique macroéconomique "prudente" et engager des "réformes structurelles" dans le secteur des exportations, a déclaré, lundi, le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI et, également, chef de la mission du FMI en Algérie, Zeine Zeidane. "Nous pensons qu'il y a deux types de politiques qu'il faut conduire dans cette conjoncture de baisse des prix du pétrole", a déclaré M. Zeidane, cité par l'APS, à l'issue d'une rencontre avec le ministre du Commerce, Amara Benyounès, tenue au siège du ministère à Alger. Pour le représentant du FMI, il s'agit d'une politique macroéconomique prudente "qui permet de réduire, d'une part, la demande intérieure et d'assurer, plus particulièrement, la consolidation budgétaire et, d'autre part, d'améliorer la compétitivité extérieure du pays et d'éviter que le taux de change soit surévalué". Le deuxième type de politiques consiste à mettre en place "des réformes structurelles qui permettent de diversifier le secteur des exportations et de le rendre beaucoup plus compétitif". Selon l'APS, la visite de Zeine Zeidane s'inscrit dans le cadre des statuts du FMI pour l'évaluation périodique de la situation économique et financière des pays membres de cette institution financière internationale. Ce responsable, dont le mandat à la tête de la mission du FMI en Algérie arrive à échéance à la fin juin courant, est également venu pour présenter à la partie algérienne son successeur, François Dauphin. Pour rappel, en février dernier, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, Ahmed Masood, en visite en Algérie, avait esquissé un scénario catastrophe pour l'Algérie si "les politiques économiques actuelles restaient inchangées" et que "la consolidation budgétaire" n'était pas opérée. Le déficit budgétaire se creusera, la dette publique pourrait augmenter pour atteindre trois quarts du produit intérieur brut, les réserves de changes vont se contracter à 70 milliards de dollars en 2020, un niveau qui n'est pas confortable pour un pays comme l'Algérie. C'est ce qui pourrait arriver à l'Algérie sans modification de la politique économique actuelle et si les prix du pétrole restaient dans la fourchette de 50-75 dollars le baril à moyen terme. Selon le groupe bancaire français, le Crédit Agricole, au rythme où les réserves de change ont chuté (-20% depuis avril 2014) et au niveau actuel des prix du pétrole (60 dollars le baril), il faudra moins de cinq ans pour épuiser les réserves en devises de l'Algérie. "Avec un baril à 60 dollars, nous disposerons de 38 milliards de dollars de réserves de changes en 2019, et avec un baril à 50 dollars, nous n'aurons que 9 milliards de dollars", avait indiqué récemment le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans la mesure où tout le monde s'accorde à dire, y compris le gouvernement, que le rythme actuel de progression des dépenses de l'Etat n'est plus soutenable, la question se pose de savoir dans quelles directions potentielles devrait s'orienter l'effort. En tout état de cause, ce sera là un véritable test de la volonté de réforme de la part du gouvernement et de la manière dont il devra inévitablement faire face aux conséquences budgétaires de la baisse prévisible des recettes pour cette année 2015. M. R.